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Reporterre
En Tunisie, les déchets font tache dans la transition démocratique
Article mis en ligne le 9 mai 2015
dernière modification le 1er mai 2015

Reporterre est parti plusieurs jours en Tunisie, afin d’y interroger la place de l’écologie quatre ans après la révolution. Première préoccupation environnementale : la gestion des déchets. L’enjeu reflète la complexité de la transition politique.

« La Révolution a fait deux victimes : les martyrs et l’environnement », assène Hassan Mouri, chercheur à l’Institut supérieur des sciences humaines et sociales de Tunis.
Enjeu primordial

Le gâchis s’articule autour de la gestion des déchets. En Tunisie, évoquer l’écologie ou, bien plus souvent, l’environnement – c’est d’ailleurs le même mot en arabe tunisien, « biaa » – revient neuf fois sur dix à parler, d’abord, des déchets.

La Révolution a largement contribué à l’acuité de cette préoccupation. « Le problème des ordures (…) s’est aggravé, au lendemain du 14 janvier 2011, avec le laxisme des services de collecte et la contestation par les citoyens des installations de traitement et des décharges contrôlées », relève Noura El Houda Chaabane, journaliste à Nawaat, média libre qui s’est imposé dans le paysage médiatique tunisien depuis la révolution. (...)

C’est le paradoxe de la transition démocratique ouverte depuis quatre ans, un processus forcément long et imparfait : « On a fait marche arrière sur certains sujets, en particulier sur l’environnement, reconnaît un sociologue, également producteur d’une émission de débats à la radio. Sous Ben Ali, il y avait une propagande politique, la problématique était mieux portée, même si elle n’était pas bien portée en soi. »

Le constat est cependant loin de valoir alibi pour le refrain du « c’était mieux avant ». (...)

avec une transition qui s’enlise et un renouvellement politique qui tarde à se dessiner dans les urnes, la question des déchets pourrait prendre une valeur plus symbolique : « Le mépris des Tunisiens pour leur régime se reflète sur l’environnement », glisse une jeune membre d’ATIA, un brin désillusionnée. (...)

Avec près de 3 millions de tonnes de déchets produits par an pour une population d’à peine 11 millions d’habitants, la question devient pressante. Si bien que les déchets semblent être devenus la priorité des politiques publiques environnementales en Tunisie. (...)

la Tunisie connaît déjà de sérieux problèmes avec ses décharges, au cœur de scandales écologiques, à l’image de celle de Borj Chakir. Auxquels il faut ajouter les « plus de deux-cents décharges sauvages dans tout le pays », selon Hassan Mouri. (...)