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En Pologne, des étudiants africains fuyant l’Ukraine enfermés dans des centres de détention
Article mis en ligne le 2 avril 2022

Une enquête coordonnée par l’ONG d’investigation Lighthouse Reports a révélé que des étudiants étrangers ayant fui l’Ukraine sont détenus en Pologne dans des centres d’accueil fermés, au prétexte qu’ils n’ont pas leur passeport. La Pologne avait pourtant déclaré, au début de la guerre en Ukraine, que toutes les personnes fuyant le conflit seraient acceptées, même sans passeport.

"À la frontière, le 27 février, ils [les gardes-frontières polonais ndlr] ont pris nos téléphones de force […] Ensuite, ils nous ont demandé de requérir l’asile. J’ai refusé. J’ai été forcé de signer la demande car sinon c’était la prison. Ils m’ont détenu dans un autre endroit puis, j’ai été transféré ici, dans le camp fermé, à l’intérieur de la forêt." (...)

Depuis près d’un mois, Gabriel vit dans le centre fermé de Lesznowola, au sud de Varsovie. Selon lui, c’est un tribunal polonais qui a ordonné sa détention, alors que le jeune homme ne comprenait pas ce qui se disait. "Ils ont parlé dans leur langue. Même l’interprète ne comprenait pas l’anglais. Nous, on a parlé notre langue. Nous avons été menottés pendant l’audience."

Les garde-frontières polonais ont affirmé à Samuel*, un autre étudiant, qu’ils l’arrêtaient car le Nigérian n’avait pas son passeport et n’était pas autorisé, selon eux, à circuler en Pologne ou à se rendre dans un autre pays. "J’ai expliqué très clairement que j’étais étudiant, et je leur ai montré des preuves", a-t-il assuré.

"Nous ne savons pas la raison pour laquelle ces personnes sont en détention" (...)

Depuis près d’un mois, Gabriel vit dans le centre fermé de Lesznowola, au sud de Varsovie. Selon lui, c’est un tribunal polonais qui a ordonné sa détention, alors que le jeune homme ne comprenait pas ce qui se disait. "Ils ont parlé dans leur langue. Même l’interprète ne comprenait pas l’anglais. Nous, on a parlé notre langue. Nous avons été menottés pendant l’audience."

Les garde-frontières polonais ont affirmé à Samuel*, un autre étudiant, qu’ils l’arrêtaient car le Nigérian n’avait pas son passeport et n’était pas autorisé, selon eux, à circuler en Pologne ou à se rendre dans un autre pays. "J’ai expliqué très clairement que j’étais étudiant, et je leur ai montré des preuves", a-t-il assuré.

"Nous ne savons pas la raison pour laquelle ces personnes sont en détention" (...)

D’autres personnes ont également été arrêtées et enfermées alors qu’elles se trouvaient en possession de leur passeport. (...)

C’est difficile de ne pas y voir du racisme, car dans le camp près de Varsovie, tous ceux qu’on connaît sont d’origine africaine", a affirmé Małgorzata Rycharska, de l’ONG Hope & Humanity Poland, à Radio France qui faisait partie des médias partenaires de l’enquête.

De même, la cellule de crise de l’ambassade du Cameroun à Berlin a confirmé aux journalistes de Lighthouse Reports que trois ressortissants camerounais en possession de leurs passeports se trouvaient dans des centres fermés. "Nous ne savons pas la raison pour laquelle ces personnes sont en détention. Nous travaillons à leur établir des laissez-passer", a indiqué le personnel diplomatique. (...)

De nombreux cas de racisme ont été documentés à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne depuis le début de la guerre et ont provoqué une vague d’indignation. Des étudiants étrangers ont notamment raconté avoir été empêchés de monter dans des trains au départ des gares ukrainiennes. D’autres ont affirmé avoir été victimes de violences policières de la part des garde-frontières polonais. (...)

Avant le début du conflit, l’Ukraine comptait 76 500 étudiants étrangers, la majorité étant originaires d’Inde, et 20 % de pays africains. Pour alerter sur leur situation, le hashtag #AfricansInUkraine a été lancé et des groupes WhatsApp et Telegram ont été créés pour organiser leur assistance. (...)

À Bruxelles, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a précisé que la frontière était également ouverte aux personnes de pays tiers qui vivaient en Ukraine et souhaitaient se rendre dans leur pays d’origine. "Ces personnes doivent être aidées. De plus, ceux qui ont besoin de protection dans l’UE peuvent également demander l’asile", a-t-elle déclaré, citée par le média allemande DW. (...)