
Le mois dernier, des experts israéliens ont averti le Premier ministre Benjamin Netanyahou et ses conseillers de l’imminence d’une troisième intifada.
Quel qu’en soit le catalyseur, incendie d’une mosquée ou nouvelles colonies, la cause profonde de l’agitation en Cisjordanie réside dans la conviction partagée par la plupart des Palestiniens que la stratégie de leur président, Mahmoud Abbas, est dans l’impasse.
(...) L’été dernier, des centaines de milliers d’Israéliens ont manifesté contre la flambée des prix du fromage et du logement sans que personne n’évoque la situation des Palestiniens en Cisjordanie. Celle-ci a tout simplement cessé de faire partie des préoccupations principales d’Israël en matière de sécurité.
Il faudrait que Netanyahou soit exceptionnellement visionnaire ou prêt à commettre un suicide politique pour remettre en cause un statu quo qui convient à la grande majorité de la population.
Les Palestiniens, en revanche, voient leurs dirigeants se démener sans obtenir aucun résultat, espérant que leur bonne conduite finira par entraîner la création d’un Etat indépendant. (...)
Abbas lui-même a reconnu que le processus de paix était bloqué et que sa politique avait essentiellement contribué à créer une « situation confortable » pour Israël, qui n’a aujourd’hui aucun intérêt à accepter le moindre changement.
Les forces de sécurité palestiniennes n’ont plus aucun motif de croire que leurs efforts servent les intérêts nationaux et Israël ne peut compter indéfiniment sur l’Autorité palestinienne pour assurer sa sécurité. La réapparition récente de la violence à Jénine et les grèves de la faim des prisonniers palestiniens ont conduit Abbas à admettre que le système de sécurité risquait de s’effondrer.
Un aveu qui faisait écho aux déclarations de Yuval Diskin, ancien directeur du Shin Bet, selon lequel la seule question qui subsiste est de savoir à quel moment va surgir l’étincelle qui fera tout exploser.
En cause, l’annihilation de tout espoir palestinien d’obtenir un Etat, toutes les tentatives palestiniennes ayant échoué, à l’image du boycott des emplois et produits des colonies et du revers diplomatique essuyé par Abbas à l’ONU (...) .