
Premier Etat du monde pour la production de médicaments, l’Inde est pourtant à la traîne des pays émergents en matière sanitaire : personnel insuffisant et mal formé, coût trop élevé des soins pour les familles. Mais des réformes se préparent.
Au cours des soixante dernières années, l’accès des Indiens aux services de santé s’est considérablement amélioré. Le taux de mortalité dans le pays a chuté de 25 à 7 ‰ entre 1951 et 2010 (1), tandis que l’espérance de vie à la naissance a presque doublé durant la même période, passant de 36 à 66 ans (2). Le taux de mortalité infantile, qui culminait à 120 ‰ dans les années 1970, n’atteignait plus que 44 ‰ en 2011 (3). La mortalité maternelle a fortement décliné elle aussi, passant de quatre cents décès pour cent mille naissances en 1998 à deux cents décès en 2010 (4).
Pourtant, malgré une augmentation rapide de son produit intérieur brut (PIB) ces vingt dernières années, l’Inde a échoué à atteindre à la fois ses propres objectifs en matière de santé et ceux qui lui ont été fixés par la « communauté internationale ». Elle reste encore loin du cap fixé par les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et montre moins d’empressement dans ce domaine que d’autres pays asiatiques tels que la Chine, le Sri Lanka, le Bangladesh ou la Thaïlande.
Les maladies contagieuses et les défaillances chroniques du système de soins continuent d’alimenter une mortalité maternelle et infantile élevée. Un chiffre résume la situation sanitaire du pays : un quart des enfants qui meurent chaque année dans le monde sont indiens, de même que 20 % des mères. Les populations rurales, les castes discriminées, les membres de minorités religieuses, les femmes et les pauvres en général sont les premières victimes des inégalités d’accès aux soins.
Sous-équipement chronique (...)