
L’avenir de l’Europe se joue en Grèce. Plus que les élections présidentielles françaises, où la polarisation à marche forcée entre Nicolas Sarkozy et François Hollande se précise chaque jour un peu plus depuis l’entrée en lice du candidat président, la crise grecque concentre les ingrédients d’un cocktail explosif.
(...) La crise grecque est un virus qui va s’attaquer aux défenses immunitaires du modèle social européen, en le vampirisant de l’intérieur. Ce qui est en train de se passer en Grèce préfigure le tsunami économique et social de l’Europe. Soit on fait l’autruche en attendant que la Grèce se retrouve en faillite - ce qui peut arriver d’un jour à l’autre - soit les européens construisent ensemble une réponse collective, ce qui impose une harmonisation fiscale, le contrôle de la BCE et la renégociation d’un Traité injuste... En s’apprêtant à avaliser le mécanisme européen de stabilité (MES), le Parlement Français va faire le contraire. Voter un tel texte serait abandonner non seulement le peuple grec mais condamner les peuples d’Europe à une austérité sans fin qui déboucherait sur la désintégration de ce bel outil.
Le vote du 22 avril sera aussi un référendum sur notre volonté de construire une autre Europe. Eva Joly, qui vient d’aller manifester sa solidarité au peuple grec, est la seule à proposer un « Traité d’Athènes » qui refuserait de sacrifier la Grèce sur l’autel des banques et des spéculateurs.Parce que nous sommes tous européens, nous sommes tous des Grecs.
(...) Ebuzzing