
Alors que la Chine est sous le choc après les terribles explosions du port de Tianjin et les émissions de cyanure, une étude démontre une pollution atmosphérique plus insidieuse mais continue et très dangereuse. Les particules fines et le dioxyde de soufre, notamment, atteignent des taux énormes. Le phénomène est connu mais vient de faire l’objet d’une étude précise, qui a permis de dresser des cartes détaillées.
« La plus grande catastrophe environnementale du monde aujourd’hui » : le groupe Berkeley Earth, rassemblant des physiciens qui s’intéressent à l’évolution du climat, ne mâche pas ses mots pour décrire l’ampleur de la pollution atmosphérique en Chine. Selon les auteurs, Richard Miller (cofondateur de ce groupe avec sa femme Elizabeth Miller puis rejoint par le prix Nobel Saul Perlmutter) et Robert Rohde, le phénomène serait responsable de la mort de 1,6 million de personnes par an, soit 4.000 par jour, ce qui représenterait 17 % de la mortalité du pays. D’après les cartes publiées et selon les indicateurs utilisés aux États-Unis, l’air ne serait bon à peu près nulle part dans ce pays et 38 % de la population respirerait un air « malsain » (unhealthy). La pollution est la plus importante dans l’est du pays et autour des principales villes, là où se situent les industries. Mais les cités peuvent aussi recevoir les polluants amenés par le vent. C’est le cas de Beijing (Pékin). « C’est comme si chaque personne, homme, femme ou enfant, fumait une cigarette et demie par heure. »
Acceptée par la revue Plos One mais pas encore publiée, l’étude est disponible en PDF sur le site de Berkeley Earth (...)