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En Bretagne, des déchets radioactifs en plein air ont été dispersés dans l’indifférence
Article mis en ligne le 27 octobre 2013
dernière modification le 23 octobre 2013

Entre 1956 et 1984, vingt-deux mines d’uranium ont été exploitées entre Guern et Le Faouët, dans le Morbihan. Les déchets ont été déposés sans grande attention de la Cogema ou des autorités, et les remblais radioactifs ont été dispersés. Mais la radioactivité est toujours là...

Patrick Boulé, président de l’association Rozglas, sort du coffre de sa voiture un scintillomètre. Un compteur à scintillation, cousin du fameux compteur Geiger-Müller. Nous sommes dans la cour d’une ancienne ferme aujourd’hui inhabitée à quelques centaines de mètres de l’ancienne mine d’uranium de Ty-Gallen, entre Persquen et Bubry.

« C’est là », dit Patrick Boulé en montrant un tas de sable. Il y a encore un an, ce tas de sable devait avoisiner les 15 m3. Aujourd’hui, il en reste à peine un quart. « Presque tout a été volé. » Patrick Boulé met en marche le scintillomètre au-dessus de ce qui reste du tas de sable. L’appareil crépite et marque 1 337 chocs par seconde. « La normale, c’est 150 chocs par seconde. Mieux vaut ne pas s’attarder ici… » Quand bien même, ici tout est contaminé. Et le scintillomètre va aller de surprise en surprise.

A quelques dizaines de mètres du tas de sable, dans un bois, le compteur indique 2 200 chocs par seconde. Et ce n’est pas fini : près de l’ancien potager, au pied d’une source qui alimente le Blavet, c’est le record absolu : 8 000 chocs par seconde. Le compteur s’affole. Patrick Boulé, lui, ne s’éternise pas et s’éloigne illico.

Galeries comblées en 1993

Cette contamination aux particules radioactives trouve son origine de l’autre côté de la butte, à Ty-Gallen. Là, entre 1976 et 1981, une mine d’uranium a été exploitée par la société Simura (Société industrielle des minerais d’uranium). Des galeries ont été creusée sur trois niveaux, compris entre 15 et 50 mètres sous la surface du sol. 18 700 tonnes de minerais ont été extraits de la mine de Ty-Gallen, qui ont fourni 48,7 tonnes d’uranium métal.

Pour vider l’eau des galeries souterraines, des pompes ont été installées. Mais l’eau ainsi récupérée n’a jamais été stockée et encore moins traitée : elle a été tout simplement rejetée dans la nature, de l’autre côté de butte. Direction, la ferme au tas de sable… (...)