
Khaled Drareni, qui faisait l’objet d’un mandat de dépôt, avait déjà été arrêté début mars en marge de l’une des dernières manifestations du Hirak
« En application du mandat de dépôt délivré à son encontre, notre correspondant en Algérie, Khaled Drareni, a été incarcéré », a tweeté le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, qui « dénonce cet acharnement sidérant contre un journaliste libre et indépendant. Nous nous battrons contre cette décision inique et arbitraire ».
« Il est en détention préventive jusqu’à ce qu’une date de procès soit fixée », a précisé à l’AFP Souhaieb Khayati, directeur du bureau de RSF pour l’Afrique du Nord.
Khaled Drareni a été présenté dimanche devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed à Alger, en présence d’avocats de la défense, a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien, sur Facebook, ajoutant qu’il « est en bonne santé et avec un bon moral ». (...)
RSF a dénoncé vendredi « l’utilisation éhontée de (la maladie) Covid-19 par le régime algérien pour régler ses comptes avec le journalisme libre et indépendant ». Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse et des droits humains se sont élevées contre l’arrestation du journaliste, fustigeant la poursuite de la répression pendant la pandémie alors que le « Hirak » a suspendu ses manifestations.
M. Drareni avait déjà été arrêté le 7 mars alors qu’il couvrait une manifestation du « Hirak » à Alger, accusé « d’incitation à attroupement non armé et d’atteinte à l’intégrité du territoire national ». Il est le fondateur du site internet Casbah Tribune et le correspondant en Algérie de la chaîne internationale francophone TV5 Monde.
Malgré la suspension des manifestations du « Hirak » en raison de la pandémie de coronavirus (29 morts et 454 cas déclarés officiellement en Algérie), la machine judiciaire continue de sévir : Karim Tabbou, figure du mouvement, a été condamné la semaine dernière en appel à une peine alourdie d’un an de prison ferme. D’autres figures, comme Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, arrêtés après la manifestation du 7 mars sont également en détention à la prison d’Al-Harrach. Deux autres journalistes algériens sont incarcérés. (...)
Sofiane Merakchi, journaliste et correspondant de la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, est en détention préventive depuis le 26 septembre 2019. (...)
Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains.