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Slate.fr
En Afghanistan, certains vendent leur rein pour se nourrir
Article mis en ligne le 27 janvier 2022

L’Afghanistan ne cesse de s’enfoncer dans l’horreur. Depuis le départ des États-Unis et la prise de Kaboul par les talibans le 15 août 2021, une crise économique et sociale sans pareille s’abat sur le pays. Plusieurs facteurs l’alimentent : l’effondrement du système économique qui était tenu à bout de bras par l’aide financière de l’Occident, les sanctions infligées par les États-Unis, la cessation de paiement des fonctionnaires, l’oppression de la moitié de la population par les nouveaux maîtres du pays qui ont réduit les femmes à n’être que des fantômes, condamnés à rester enfermés, et les privent des moyens de se nourrir et de subvenir aux besoins de leur famille, la sécheresse qui a forcé 3,5 millions de villageois à quitter leur terre pour tenter de survivre ailleurs, dans des bidonvilles où aucune opportunité de travail ne leur est offerte, et un hiver particulièrement rigoureux. En gros, plus rien ne fonctionne. Selon l’ONU, l’Afghanistan connaît « la pire crise humanitaire de son histoire contemporaine ».

Certaines familles très pauvres se résolvent à vendre leurs fillettes pour récupérer un peu d’argent afin de se nourrir et de se chauffer. C’est le cas de Delaram Rahmati, quinquagénaire qui dit avoir été obligée de vendre deux de ses filles, âgées de six et huit ans, 100.000 afghanis, soit un peu moins de mille dollars chacune. Elle vit avec son mari malade et ses enfants dans une cabane de torchis couverte d’un toit en plastique, dans un bidonville de Hérat. Un de ses fils est paralysé, l’autre atteint d’une maladie mentale. Elle pourra (devra ?) garder ses filles avec elle jusqu’à leur puberté, avant de les remettre à leurs nouvelles familles, qu’elle ne connaît pas.

« Un rein pas cher »

Ce phénomène de vente de fillettes n’est pas nouveau en Afghanistan, il avait cours avant la prise de pouvoir par les talibans. Mais à mesure que la crise économique s’aggrave, souligne le Guardian, les fillettes sont vendues de plus en plus jeunes faute de pouvoir être nourries. Delaram Rahmati ne s’est pas seulement résolue à se séparer de ses filles. Elle a également décidé de vendre un de ses reins pour acheter à manger et payer les dettes de la famille. Elle en a obtenu 1.300 dollars mais n’arrive pas à se remettre de l’opération et elle est désormais malade à son tour. (...)

Le trafic de reins afghans est un phénomène international (...)