
Gueule de bois pour tous ceux qui s’étaient persuadés qu’il existait sur la planète, au milieu de l’océan, un petit peuple lucide, entré une bonne fois pour toute en résistance contre la finance et les idées néolibérales...
Les Islandais ont samedi ramené la droite au pouvoir, celle-là même qui les a plongés dans une crise sans précédent en 2008. Le président islandais, Olafur Ragnar Grimsson, a demandé mardi 30 avril au leader du Parti du progrès (agrarien, centre-droit), Sigmundur David Gunnlaugsson, de former le nouveau gouvernement. (...)
Le Parti de l’Indépendance, arrivé en tête, s’est étonné, mais sans trop faire de vagues. Il fera de toute façon partie de la nouvelle coalition, quatre ans après avoir quitté le pouvoir, chassé par des manifestations historiques. Pour un parti qui a mis le pays à sac, c’est une prouesse.
Les sociaux-démocrates, qui gouvernaient avec le mouvement « gauche-vert » depuis 2009, n’avaient pas démérité : l’Islande, frappée par une crise financière gigantesque à son échelle, a retrouvé le chemin de la croissance et son chômage a diminué de moité (de 10% à 5%). Mais le pays n’échappe pas à une loi électorale européenne d’airain : en temps de crise, on ne renvoie pas au pouvoir les sortants (...)
Selon Johanna Sigurdardottir, la Première ministre sortante, sa coalition paye le prix des mesures d’austérité imposée aux Islandais (même si ces mesures avaient été en réalité engagées en 2008, en coopération avec le FMI, sous la droite). Les Islandais se plaignent également de la persistance du contrôle des changes et de la baisse du pouvoir d’achat liée à la dévaluation (...)
Quant aux deux grands projets visant à renforcer la démocratie en Islande, la constitution « participative » (qui n’a toujours pas été votée par le Parlement) et le projet visant à faire du pays un paradis pour la liberté d’expression, l’Initiative islandaise pour la modernisation des médias (IMMI), ils sont voués à rester un moment dans les limbes