Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde
Elections européennes 2019 : les résultats et la carte du vote en France + quelques analyses...
Article mis en ligne le 27 mai 2019

La liste RN arrive en tête (23,4 %), devant celle de la majorité (22,3 %) et des Verts (13,4 %). La participation est de 50,7 %. Retrouvez le détail du vote et les résultats par commune.

Lire aussi :
 L’extrême droite en tête d’un paysage politique dévasté
Le regain de participation, surprise de ce scrutin, porte en tête la liste RN, qui recueille 24 %. Un échec cuisant pour la majorité macroniste (22,4 %), mais aussi pour la gauche, dont l’addition des scores atteint laborieusement les 31 %. (...)

Emmanuel Macron jouait gros. Non seulement il a perdu, mais aura dans sa chute déroulé le tapis rouge à l’extrême droite, qui, pour la deuxième fois dans l’histoire de la Ve République, arrive en tête d’un scrutin national. (...)

Surprise et fait majeur de ce scrutin, la participation devait dépasser les 52 %. Du jamais-vu depuis vingt-cinq ans. (...)

La défaite est d’autant plus cinglante pour le président de la République qu’il avait fixé lui-même les règles du jeu, enfermant le débat politique dans son duel mortifère avec le RN de Marine Le Pen. En montant au front dans la dernière ligne droite de la campagne, Emmanuel Macron avait même délibérément cherché à présidentialiser ce scrutin, quitte à prendre le risque d’attiser le vote sanction à l’égard de sa politique, mais surtout en détournant l’élection de son objectif intrinsèque : l’Europe. Le retour de boomerang est violent. Car c’est d’abord une défaite personnelle pour le chef de l’État, déjà très affaibli depuis décembre et les mobilisations des gilets jaunes. Ce matin, le « nouveau monde » a du plomb dans l’aile. Le scrutin d’hier confirme que le macronisme ne sera jamais le rempart à l’extrême droite qu’il prétendait pourtant incarner, à grand renfort de moyens institutionnels et médiatiques. (...)

Incapable depuis le début du quinquennat d’incarner une alternative unie et crédible à Macron, la gauche, ce matin, est au tapis. Seule EELV, poussée par une dynamique de fin de campagne durant laquelle Yannick Jadot a réussi à incarner la réponse politique à l’urgence climatique, a su créer la surprise, avec près de 12,8 % des voix. (...)

 Après la présidentielle, les européennes provoquent un nouveau séisme politique
(...) Les élections européennes de samedi et dimanche, Outre-mer et en métropole, ont permis au Rassemblement national (RN) de rééditer sa performance de 2014 : sortir vainqueur du scrutin. Avec un résultat qui tangente les 24% de suffrages exprimés, l’extrême droite devance la liste de La République en marche (LREM) d’environ un point. Le chef de l’État avait apporté un soutien appuyé à Nathalie Loiseau, cheffe de file de la liste de la majorité, en s’impliquant personnellement pour barrer la route aux amis de Jordan Bardella et de Marine Le Pen. De ce point de vue, Macron n’a pas réussi son pari. (...) Pour autant, le RN n’égale pas son score des européennes précédentes (24,86%) alors même que la participation en 2019 a considérablement augmenté par rapport à la consultation de 2014. Elle a dépassé 50% alors que cinq ans auparavant elle s’était établie à 42,4%. Les appels à un vote anti-Macron lancés par des « gilets jaunes » sur les réseaux sociaux pouvaient laisser supposer une poussée plus marquée de l’extrême droite liée au surcroît de participation. (...) En réalité et en première analyse, le regain de mobilisation du corps électoral n’a pas desservi le parti présidentiel car elle semble s’être surtout faite au profit d’un troisième larron, Europe Écologie-Les Verts (EELV). Le score obtenu par la liste écologiste de Yannick Jadot a constitué la première surprise de taille de ces européennes. (...) Certes, elle n’a pas atteint son meilleur résultat (16,28%) obtenu en 2009 mais elle dépasse nettement les 8,95% qu’elle avait réalisé en 2014. (...) Mais à bien peser les données issues des urnes, le parti qui est le plus dans l’embarras appartient à la droite : ce sont Les Républicains (LR). C’est la seconde surprise du scrutin. (...) La troisième surprise de la tectonique des plaques européennes est la contre-performance de Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI), doublée du sauvetage du PS opéré par Raphaël Glucksmann, issu du mouvement Place publique, que le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure, avait choisi comme chef de file. La combinaison des deux phénomènes est un coup dur pour Mélenchon qui se voyait en force incontournable pour faire « l’union du peuple », c’est-à-dire en clair le rassemblement de l’électorat de gauche autour de LFI. (...)