
C’est presque l’intervention qui aura éclipsé celle de la ministre de la Culture : Vincent Montagne, président du Syndicat national de l’édition, montant à l’estrade, aura annoncé ce qui ressemble à la plus importante mesure en faveur de la librairie. Les éditeurs vont se cotiser, pour constituer un fonds de 7 millions €, sous la forme d’une contribution volontaire. Inédit, inattendu, « un effort de solidarité magnifique », entend-on. Bien. Il est certain que cette annonce soulage considérablement le ministère de la Culture - ou accompagne sa démarche, les référentiels divergent.
Pour créer « une dynamique de solidarité », le président du SNE annonce la création d’un fonds de soutien, à la hauteur de 7 millions €, sous la forme d’une contribution volontaire. Les éditeurs donneront, ou pas, mais cet argent, qui servira la cause de la librairie, sera confié à l’Adelc. Le fonds sera disponible à partir de l’année 2014.
Pour mémoire, cette structure prête des fonds à taux zéro, aux librairies qui la sollicitent en fonction de projets. De l’agrandissement à la transmission, en passant par des travaux - mais à aucun moment une aide ponctuelle à la trésorerie - l’Adelc se verra donc confier un montant important, qui s’ajoute déjà à ceux mis à sa disposition pour soutenir les librairies. (...)
L’approche est vertueuse, et louable. Posons-nous simplement la question de savoir pourquoi 7 millions € et pas 9 millions, par exemple. Cela aurait eu pour effet d’équilibrer : 9 millions € côté ministère de la Culture et 9 côté éditeurs. Une somme équitable et rondelette. Eh bien... il se pourrait que la diminution du taux de TVA de 5,5 % à 5%, prévue pour l’année 2014, ne soit pas étrangère au calcul opéré. (...)