
Entretien avec l’ancien résistant et philosophe qui, dans son livre « La Voie », dresse un constat sévère des maux contemporains.
A 89 ans, Edgar Morin continue de produire une réflexion riche et tournée vers l’avenir. Cet ancien résistant, ex-communiste, sociologue et philosophe, à qui, sans le savoir, Nicolas Sarkozy empruntait il y a quelques années le concept de « politique de civilisation », vient de produire un nouvel ouvrage, « La Voie », dans laquelle il fait à la fois un constat sévère et angoissant des maux de notre époque, et tente de donner quelques pistes pour l’avenir. (...)
La mort de l’hydre du totalitarisme communiste a provoqué le réveil de l’hydre du fanatisme religieux et la surexcitation de l’hydre du capital financier.
Ces processus semblent nous mener vers des catastrophes dont on ne sait pas si elles vont se succéder ou se combiner. Tous ces processus, c’est le probable.
Seulement, l’expérience de l’histoire nous montre que l’improbable bénéfique arrive. (...)
Aujourd’hui, quel est le nouvel improbable ? La vitalité de ce l’on appelle la société civile, une créativité porteuse d’avenir. (...)
Beaucoup de choses se créent. Le monde grouille d’initiatives de vouloir vivre. Faisons en sorte que ces initiatives se connaissent et se croisent ! La grande difficulté est là, car nous sommes emportés à toute vitesse dans cette course vers les désastres, sans avoir conscience de cela. (...)
Dans chaque domaine, il existe des exemples positifs, marginaux peut-être même… Mais toutes les grandes réformes et les révolutions ont débuté par ces expériences marginales. (...)