
Souvenirs de liesse en même temps que deuils et inquiétudes profondes. C’est ainsi que les Algériens se remémorent l’Indépendance de leur pays. Historiennes et historiens s’intéressent aux expériences vécues pour documenter et transmettre l’histoire et la mémoire populaires de la guerre d’Algérie.
Le 20 mars 1962, L’Alsace, "grand quotidien régional d’informations" titre en grosses lettres : "Cessez-le feu en Algérie effectif depuis hier à midi". Sur deux colonnes, nous apprenons que l’Assemblée nationale et le Sénat ont été convoqués en session extraordinaire pour prendre officiellement connaissance des accords d’Évian. Sur deux autres colonnes, il est question de la grève générale à Alger et Oran. Enfin, sur les deux dernières colonnes, "Pour nos enfants, la paix en Algérie". Liesse, deuils et inquiétudes, comment transmettre une histoire populaire et sensible de la guerre d’Algérie ?
Le 18 mars 1962, les accords d’Évian mettent officiellement un terme à cent-trente-deux ans de colonisation française en Algérie, ainsi qu’aux affrontements entre nationalistes et combattants français. La suite de l’année 1962 est marquée par une série de festivités et par de grandes effusions de joie, en même temps que par une crise politique profonde qui traduit la difficulté de mettre en place des institutions pérennes. Cette année si particulière, tout comme le reste des années de guerre, a souvent été étudiée et expliquée d’un point de vue politique et militaire.
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