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Economie : en 2018 le Portugal continue sa course vers le plein emploi et la réduction des inégalités sociales
Article mis en ligne le 13 mai 2018
dernière modification le 12 mai 2018

Le Portugal est devenu le meilleur élève de la zone euro avec une croissance économique au plus haut, un chômage au plus bas, des investissements en progression permanente, un déficit budgétaire qui tend vers le zéro. Toutes ces bonnes nouvelles sont de plus accompagnées par une première mondiale : l’énergie électrique produite par les renouvelables a dépassé la consommation du pays.

Seul point noir, idéologique, celui là : la politique menée pour parvenir à ces résultats est encore et toujours à l’opposée de celle préconisée par Bruxelles et suivie par Berlin ou Paris.

Le budget 2018 du Premier ministre portugais présenté à la Commission européenne fin 2017 n’a pas beaucoup plu. La Commission estimait que la baisse — exigée — de 0,6% des dépenses publiques ne serait — selon les calculs prévisionnels bruxellois — que de "seulement" 0,4%. Etrange reproche lorsque l’on sait que le déficit du Portugal est désormais l’un des plus bas de la zone euro, à 1,4% en 2017 et qu’il ne cesse de se réduire. Le petit pays au bord de la récession économique — et d’un effondrement social majeur — il y a quelques années encore, améliore ses performances économiques et sociales de façon continue depuis 30 mois, au grand dam des dirigeants d’autres pays européens adeptes des politiques libérales de rigueur budgétaire, Emmanuel Macron en tête. Les dernières mesures du gouvernement d’Antonio Costa, très décriées par son opposition de droite semblent pourtant continuer d’agir en faveur d’une amélioration générale, tant sociale qu’économique, que ce soit pour les entreprises, les investisseurs ou les salariés et les retraités des classes moyennes et populaires.
Relance, ajustement des impôts, augmentation du salaire minimum et incitations aux investissements

Alors qu’en France les impôts sur les plus gros revenus sont abaissés, des taxes sur les entreprises supprimées ou compensées, tandis que les retraites sont grévées, le gouvernement portugais à engagé une politique fiscale inverse. Le budget 2018 portugais prévoit une baisse conséquente des impôts sur le revenu pour les classes moyennes, accompagnée par une nouvelle augmentation des pensions de retraite. Pour la fiscalité des grandes entreprises, l’option portugaise est là aussi à l’opposé de celle de la France (...)

La démonstration portugaise d’une amélioration des investissements et de l’emploi privé grâce à l’augmentation des salaires et des prestations sociales vient percuter de plein fouet la doxa européenne voulant que la compétivité des entreprises doive obligatoirement passer par une baisse ou un gel des salaires et la diminution des dépenses sociales des Etats…
Energies renouvelables, modernisation au pas de course : qu’attend l’Europe pour s’en inspirer ? (...)

Le "miracle portugais" n’en est donc pas un, et l’Europe pourrait — si elle était en mesure de sortir de son entêtement — se pencher sur la réussite de ce petit pays qui a su inventer une sortie de crise basée sur un mieux disant social toujours absent des politiques de l’Union, accompagné d’une relance économique efficace. Face aux échecs répétés des politiques économiques dictées par l’Union européenne — comparés aux succès du gouvernement d’Antonio Costa — la logique voudrait qu’un changement de cap s’opère sur les grandes orientations budgétaires du vieux continent. Cela ne semble pourtant toujours pas être à l’ordre du jour. (...)

Face à ces contradictions, une phrase attribuée au génie scientifique allemand, Albert Einstein illustre de façon ironique cette incapacité des dirigeants de l’Union à changer leurs politiques économiques : "La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent". (...)