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Futura-Sciences
Ebola : les restrictions de transport sont inutiles
Article mis en ligne le 12 novembre 2014

Selon une étude de l’Inserm sur la propagation du virus, réduire les mouvements de personnes en provenance d’un pays où sévit l’épidémie d’Ebola ne sert à peu près à rien, tout au plus à retarder l’événement de quelques jours.

Une équipe française de l’Inserm (unité 1136 Inserm, UMPC Paris 6, institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique) a calculé ces résultats grâce à un exercice de simulation, basé sur des données réelles.

Ainsi des suppressions de vols ou la fermeture de frontières ont-elles bien été décidées au cours du mois d’août par de nombreux états. Des compagnies aériennes européennes ont notamment supprimé leurs vols vers la zone épidémique. Afin d’observer l’effet de ces mesures de restriction sur la propagation de la maladie, les auteurs ont utilisé un modèle informatique de diffusion virale. Celui-ci tient compte de la distribution de la population humaine dans le monde, de la mobilité locale et internationale ainsi que des caractéristiques du virus Ebola lui-même : durée d’incubation, taux d’infection, probabilité et rapidité de l’infection aux différents stades de la maladie… (...)

Résultats pour les chercheurs, « ces restrictions ne servent à rien… ou presque ». Puisqu’elles ne font que retarder l’arrivée du virus et ce, de quelques jours seulement. En outre, « elles sont très controversées, car elles ont un impact économique et logistique important », rappelle Vittoria Colizza, coauteure de l’étude. « Elles peuvent même priver les pays endémiques de certaines ressources pour lutter contre la maladie. » C’est ce que rappelait Stéphane Mantion, président du CICR, lors d’une conférence de presse à l’Académie nationale de médecine. « Le lien aérien est essentiel, entre autres pour transporter le matériel nécessaire à la lutte contre Ebola. »

C’est d’ailleurs pourquoi l’OMS et les Nations unies plaident depuis le début de la flambée, en défaveur de ces mesures. (...)