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Du bio ou des autos ? Bataille à Rambouillet
Article mis en ligne le 6 mai 2016

D’un côté, un projet de développement d’une zone commerciale dédiée à la voiture ; de l’autre, un pôle bio mettant en valeur les terres agricoles. Sur fond de concurrence économique entre territoires, chantage à l’emploi et artificialisation des sols, deux visions de société s’opposent à Rambouillet.

Planter des pommes de terre pour faire pousser des idées. Samedi 16 avril, les opposants au « village de l’automobile » que la communauté de communes de Rambouillet veut implanter sur des terres agricoles à la périphérie de la ville ont organisé une opération de communication. Une cinquantaine d’adhérents de l’Adry (l’Association pour le développement d’une agriculture durable à Rambouillet et dans le Sud Yvelines), qui défendent un projet de pôle agricole bio, se sont réunis sur la zone du Bel-Air, à la sortie sud de la commune. Objectif : défricher une centaine de mètres carrés pour planter des pommes de terre et, surtout, faire connaître leur combat en installant des pancartes et en distribuant des tracts aux automobilistes (...)

Depuis plusieurs mois, les deux cents adhérents de l’Adry — une association apolitique composée de citoyens de Rambouillet et des alentours — et un élu vert, David Jutier, se sont engagés dans une bataille contre un projet de bétonnage de terres agricoles à la périphérie de Rambouillet. (...)

Le projet de « village de l’automobile » consiste à regrouper des concessionnaires déjà installés sur le territoire et à y adjoindre des entreprises liées au secteur, comme des stations de lavage auto.

Élu municipal écologiste à Rambouillet et, de fait, élu communautaire, David Jutier a voté contre cette délibération et a déposé un recours près du tribunal administratif de Versailles, en février dernier, pour tenter de bloquer la décision. Il dénonce un projet « pompidolien » qui va « détruire 20 hectares de terres fertiles ». (...)

La lutte économique que se livrent les territoires se fait au détriment des parcelles agricoles qui se réduisent comme peau de chagrin à la périphérie des villes. « Chaque commune ou agglomération veut développer sa zone d’activité alors que celle du voisin n’est pas encore complète, ce qui aboutit au mitage du territoire. La ZAC de Rambouillet était déjà démesurée lors de sa création, il y a dix ans. Et aujourd’hui, on constate qu’elle a du mal à se remplir, coincée entre Coignières et Chartres, par manque de vrais projets », déplore un connaisseur du dossier. C’est l’argument défendu par David Jutier, qui affirme que la zone du Bel-Air se trouve aujourd’hui « dans une impasse » faute de proposer un véritable projet pour le territoire. (...)