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orient XXI
Disparus au Liban. Une loi et un frêle espoir
Article mis en ligne le 27 février 2019

Des dizaines de milliers de Libanais ont disparu durant la longue guerre civile. Une nouvelle loi adoptée après bien des débats redonne espoir aux familles qui espèrent découvrir ce que sont devenus leurs proches.

C’est avec satisfaction qu’après 36 ans de lutte, les familles des personnes disparues ou enlevées durant la guerre civile au Liban (1975-1990) ont accueilli l’adoption par le Parlement de la loi sur « les personnes disparues ou séquestrées par la force » (publiée le 6 décembre 2018 au Journal officiel no 521). Composée de 38 articles — dont l’un a été à l’origine d’un débat national —, la loi 105 a pour objectif de faire la lumière sur le sort de quelque 17 000 personnes1 disparues après avoir été enelvées aux barrages dressés par les belligérants ou à leurs domiciles, en raison de leur obédience confessionnelle ou politique ou tout simplement parce qu’elles ont eu le malheur de se retrouver prises dans la guerre civile.

UNE AMNISTIE DE 27 ANS
Pour autant, ce texte, qui instaure pour la première fois le droit à l’information, ouvre-t-il la voie à une société réconciliée avec son terrible passé, qui aurait fait le travail de reconnaissance indispensable pour permettre le pardon et donner le droit de participer à l’édification de l’avenir ? Le seul fait de connaître le sort de leurs proches apaisera-t-il les victimes d’une guerre qui, pour beaucoup, persiste sous une forme larvée, et cela si la loi est appliquée de façon à contraindre les responsables d’enlèvements à parler ? La justice est-elle possible dans un pays gouverné jusqu’à aujourd’hui par un certain nombre de criminels de guerre, et où l’on ignore toujours ce qu’ont enduré tant de citoyens déplacés, enlevés, disparus ou rendus infirmes ?

La réponse à ces questions ne va pas de soi.