
Jorge Julio López, Santiago Maldonado, Luis Espinoza, Facundo Castro, une liste non exhaustive de disparus en démocratie (la plupart retrouvés morts) où l’implication des forces policières a bien été confirmée. Facundo Castro est toujours porté disparu.
Facundo Astudillo Castro est porté disparu. Il a 22 ans et a quitté sa maison le 30 avril, déterminé à rebâtir sa relation avec son ex-petite amie, avec qui il vivait depuis deux ans. Le lien a pris fin en février et elle lui manquait toujours. Ce jeudi matin, il n’a pas respecté le confinement et est allé faire du stop sur la route 3 pour parcourir les 120 kilomètres qui séparent la ville de Buenos Aires de Pedro Luro, avec celle de Bahía Blanca, dans le sud-ouest de la province de Buenos Aires.
Des témoins ont affirmé l’avoir vu à 30 kilomètres de son départ, où la police lui a ouvert un dossier pour violation du confinement. Selon un témoin, Facundo est monté dans une voiture de police. Sa mère a appelé Facundo plusieurs fois et personne ne lui a répondu. Puis finalement Facundo réponds depuis son portable : « Maman, tu ne sais pas où je suis. Maman, tu ne me reverras plus », a-t-il dit. (...)
Matias Moreno, sous-secrétaire aux Droits de l’homme a demandé à la justice de déplacer de l’enquête à la « Bonaerense » (la police de la province de Buenos Aires) en raison d’irrégularités, d’incohérences et de déclarations contradictoires. La famille du jeune homme demande une enquête pour savoir s’il s’agit d’une disparition forcée. Elle demande également l’inhibition du juge local des garanties Susana Calcinelli et que l’enquête soit prise en charge par la juridiction fédérale. Luciano Peretto, l’avocat de la famille Castro a reçu des menaces du commissaire adjoint de Buenos Aires, Pablo Reguillon : "Je garde tous les links des médias où vous avez parlé, quand cela sera terminé, je sais ce que je dois faire".Comme pour d’autres aspects de l’inégalité, le confinement a permis de revoir un problème structurel. » (...)
Plusieurs organisations de Droits Humains, telles que les Mères de la Place de Mai, les Grand-Mères de la Place de Mai, le Centre d’Etudes Légales et Sociales (CELS), la Ligue Argentine des Droits de l’homme et HIJOS-Capital, ont exprimé leur solidarité avec la famille et les amis de Facundo Castro. La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a demandé à l’État argentin des informations sur l’affaire. (...)
Le sinistre héritage de la dictature est toujours présent chez certains membres des forces de l’ordre. Malgré le changement de gouvernement en décembre de 2019, la violence policière continue de sévir : « gâchette facile », répression sauvage dans les quartiers pauvres, impunité de la police dans de provinces comme Tucumán au nord de l’Argentine : cette semaine, le ministre de la Sécurité de Tucumán, Claudio Maley, a évoqué le décès de Walter Ceferino Nadal mercredi dernier. Il a assuré : « L’intervention était correcte et opportune. » Il faisait référence au policier qui a placé son genou sur la nuque entouré de cinq autres policiers et qui ont entendu l’homme marmonner "Je ne peux pas respirer". Cela se passe dans la même province ou a été séquestré puis tué Luis Espinoza.
Reformer la Police ? (...)
Comme pour d’autres aspects de l’inégalité, le confinement a permis de revoir un problème structurel. » (...)