
Important dispositif de sécurité à Paris pour l’acte 45 des « gilets jaunes »
Les manifestants, qui n’ont pas obtenu d’autorisation, ont tenté de former un cortège en vain. Certains rejoignent donc le rassemblement pour le climat.
Plusieurs centaines de personnes se revendiquant des « gilets jaunes » ont tenté de se rassembler samedi 21 septembre à Paris, mais se sont heurtés à un important dispositif de sécurité. A 13 heures, les forces de l’ordre avaient contrôlé des centaines de personnes et procédé à 106 interpellations, selon la préfecture de police. (...)
Avec le mot d’ordre « toute la France à Paris », les « gilets jaunes » ambitionnaient de faire de cet « acte 45 » une journée qui marque les esprits, et remettre le mouvement social né le 17 novembre 2018 sur le devant de la scène. A 9 heures, des « gilets jaunes » se sont donné rendez-vous place de la Madeleine. Une déclaration de manifestation avait été déposée par le syndicat Solidaires et l’association altermondialiste ATTAC, mais le rassemblement n’a pas été autorisé par la préfecture. La police a refoulé les personnes présentes, même les pancartes contre le réchauffement climatique étaient interdites – une marche pour le climat est également organisée samedi à Paris. D’autres déclarations de manifestations ont été interdites. « On veut nous empêcher de manifester notre colère », s’indignait un manifestant.
Grappes de « gilets jaunes »
Les « gilets jaunes » se sont ensuite éparpillés à travers les rues de Paris, entravant la circulation, renouant en cela avec leurs habitudes de l’hiver et du printemps. Aucune pancarte ni de gilets jaunes ne différenciaient les passants des participants à la manifestation, rendant difficile toute estimation du nombre de « gilets jaunes » mobilisés. Les forces de l’ordre n’ont jusqu’ici laissé aucun cortège se former durablement. Dès qu’une centaine de personnes marchent ensemble, ou chantent, policiers et gendarmes, en tenue de maintien de l’ordre, chargent, nassent et lancent des gaz lacrymogènes, comme l’ont constaté nos journalistes sur place. (...)
« C’est l’injustice qui me fait manifester »
Les profils de ceux qui sont là restent les mêmes : des travailleurs peinant à boucler leurs fins de mois qui dénoncent notamment la nouvelle hausse du prix du carburant, et des profils plus militants, notamment des étudiants. La plupart se disent désormais anticapitalistes. Et favorables au référendum d’initiative citoyenne. « Moi, c’est l’injustice surtout qui me fait manifester : encore cette semaine, Isabelle Balkany qui est reconnue coupable par la justice mais ne va pas en prison, succède à son mari, et mange du homard ? Mais c’est incroyable ! », expliquait Mickaël Jourdain, ambulancier de 46 ans. Il s’inquiétait cependant de la mauvaise image des « gilets jaunes » chez ses patients. « Je suis pas un casseur moi. »
Ni les black block, ni les « ultra jaunes » comme on les appelle désormais ne semblaient présents samedi matin. Les « gilets jaunes » qui arpentaient le huitième arrondissement pourraient rejoindre la marche climat, qui part elle du Luxembourg, et a été bien autorisée par la préfecture de police. (...)