
Les tétines, couches, tapis de sol ou bodys sont-ils aussi inoffensifs qu’ils n’y paraissent ? En testant en laboratoire 68 produits pour bébés, l’UFC Que Choisir révèle dans un communiqué que plus d’un sur six contient des perturbateurs endocriniens.
Ces molécules chimiques, telles que les phtalates ou le bisphénol A, perturbent le système hormonal et peuvent avoir des effets très nocifs sur l’organisme, même à faible dose : malformations des organes sexuels, puberté précoce, diabète, cancers...
Si l’Union européenne interdit depuis mars 2011 la production de biberons contenant du bisphénol A, l’UFC Que Choisir estime « qu’une interdiction plus large s’impose pour prendre en compte les risques significatifs que constituent les autres objets présents dans l’environnement immédiat du bébé (matelas à langer, tapis de sol …) qui selon le cas peuvent être portés à la bouche ou sont en contact prolongé avec la peau ».
Contre-attaque des entreprises incriminées (...)
Les récent signaux envoyés par l’Europe sont assez mauvais en la matière. Dans un rapport publié le 21 janvier, l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a dédouané le bisphénol A, assurant qu’il ne posait pas de risque pour la santé des consommateurs de tous les groupes d’âge. L’Association européenne de l’industrie plastique a immédiatement exprimé sa satisfaction, appelant dans la foulée à une annulation des « restrictions françaises disproportionnées ». Depuis le 1er janvier, la France a en effet interdit le Bisphénol A dans tous les contenants alimentaires. Ségolène Royal a déclaré que le ministère de l’Écologie allait faire expertiser l’avis de l’Efsa, « pour voir si le poids des lobbys n’est pas intervenu dans sa publication ». La route menant à une réglementation plus stricte des perturbateurs endocriniens est plus que jamais semée d’embûches.