
Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans toute la Croatie pour protester contre la justice du pays, accusée par les femmes de ne pas les protéger après la remise en liberté de cinq hommes accusés du viol collectif d’une adolescente.
Les accusés, libérés plus tôt en octobre sur décision d’un juge puis réincarcérés jeudi dernier, sont accusés par la police d’avoir violé, de manière répétée et pendant près d’un an, leur victime âgée de 15 ans dans leur village près de la ville côtière de Zadar.
Ils sont également accusés d’avoir filmé leurs actes avec leurs téléphones portables puis d’avoir fait chanter l’adolescente jusqu’à ce qu’elle en parle au psychologue de son école, selon des médias locaux.
Leur remise en liberté alors que l’enquête se poursuit a choqué de nombreux habitants de ce pays des Balkans et, après une semaine de protestations, les cinq hommes ont été de nouveau incarcérés jeudi dernier.
A Zagreb, quelque 7.000 personnes, selon les organisateurs, ont répondu samedi à l’appel de groupes de défense des droits des femmes à manifester sous le slogan "justice pour les filles". Les participants brandissaient des banderoles proclamant "Ne pas punir un crime, c’est un crime", "Les femmes contre le système" ou encore "Le patriarcat tue".
Des manifestations se sont également déroulées dans une quinzaine d’autres villes, rassemblant des centaines de personnes. (...)
Le viol est passible de dix ans de prison en Croatie. Mais le Code pénal prévoit également des peines plus faibles, d’un maximum de cinq ans de prison, pour "relations sexuelles sans consentement". (...)
Parallèlement, quelque 300 femmes croates ont succombé à la violence domestique durant les dix dernières années, selon des estimations.