
Confinée, la population française n’en est pas pour autant devenue docile.
Depuis les dernières déclarations d’Emmanuel Macron jeudi 19 mars en soutien aux applaudissements adressés aux soignants chaque soir à 20 h, plusieurs militants font de leur balcon un espace de revendications avec des banderoles, des slogans et des pancartes.
Enfermés chez eux, ils dénoncent la casse de l’hôpital public et les responsabilités du gouvernement dans la crise sanitaire actuelle.Ils reprochent au gouvernement de récupérer les moments de solidarité organisés en faveur des soignants.
« Macron, garde tes hommages, on veut des postes, des lits, du matériel », peut-on lire sur une banderole à Toulouse.
Aux applaudissements aux soignants se sont greffés ces derniers jours huées et cris de colère. À Pantin, samedi 21 mars, des habitants ont projeté sur un mur un message pour le gouvernement (...)
Au Viaduc des Arts, dans le XIIe arrondissement de Paris, un hommage a été rendu dimanche 22 mars à Jean-Jacques Razafindranazy, médecin urgentiste de 67 ans, retraité, décédé la veille. « À l’hôpital, le manque de moyens tue patient·e·s et soignant·e·s », était-il écrit sur le mur.
Certains appellent à une « manif des fenêtres », comme le dessinateur de bandes dessinées Cyril Pedrosa qui s’est filmé en pleins préparatifs sur les réseaux sociaux.
« Applaudir le personnel soignant tous les soirs à 20 h, c’est bien. Mais pourquoi ne pas afficher votre soutien en permanence ? Voire même envoyer quelques messages au pouvoir ? suggère le collectif Cerveaux non disponibles. Colorons nos rues, nos villes, nos immeubles, nos quartiers. Communiquons différemment ! » écrit-il dans un tweet.
De nombreuses banderoles ciblent directement le gouvernement et la République en marche, d’autres appellent à « la guerre contre le virus capitaliste ».
À Lille, le collectif Anthropie a lancé une action « Balcons vénères, insurrection terrassière ».
Sur les réseaux sociaux, plusieurs appels circulent pour faire des concerts de casseroles ce samedi 28 mars et tous les autres soirs de la semaine aux fenêtres, pour manifester le soutien aux personnels de santé.