Le syndicat CGT du CHU de Poitiers dénonce les pratiques “ commerciales ” qui tendent à “ privatiser ” l’hôpital public. Et explique pourquoi.
Les chambres individuelles à l’hôpital sont-elles un « luxe » auquel tous les patients peuvent accéder ? Du point de vue des représentants de la CGT au CHU de Poitiers, la question ne devrait pas se poser en ces termes. A 42 euros par jour, la chambre particulière -lorsqu’elle n’est pas imposée par une prescription médicale donc gratuite,- est selon eux « une ressource supplémentaire pour l’hôpital qui inciterait de plus en plus les agents d’accueil à proposer cette formule aux patients en consultation externe, en leur faisant signer un contrat d’engagement qui peut être de longue durée ».
“ Une incitation commerciale pour être meilleur que le privé ” (...)
« Si au bout du compte, le patient n’a pas de chambre individuelle ou si la chambre à deux lits est étiquetée comme chambre seule ou bien encore si son choix diffère au cours de l’année, il devra tout de même s’acquitter de la facture. Le système informatique de l’hôpital enregistre à la date de la signature. Et c’est tellement lourd qu’il est très compliqué de dénoncer le contrat par la suite. Les démarches administratives, notamment pour les personnes âgées, sont compliquées. Nous mettons donc en garde les patients qui peuvent nous contacter en cas de doute. Il faut qu’ils soient attentifs à leur facturation. »
Les représentantes syndicales pointent du doigt les futurs aménagements. « Les nouveaux bâtiments en construction auront une grande majorité de chambres individuelles, alors faudra-t-il là encore payer ? »…