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Des centaines de « pisseurs volontaires » partent en campagne contre l’empoisonnement au glyphosate
Article mis en ligne le 25 mai 2019
dernière modification le 24 mai 2019

Une soixantaine d’habitants de l’Hérault ont fait analyser leurs urines, pour y détecter la présence de glyphosate, ce pesticide à la dangerosité reconnue. Résultat : toutes et tous en sont positifs, à des taux variables. Ils ont décidé de porter plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui, tromperie et atteintes à l’environnement », visant industriels et autorités. En France, 500 personnes ont déjà porté plainte, et pourraient être rejointes par d’autres. De quoi faire avancer le débat public, et enfin interdire la substance ? Reportage.

Ces « pisseurs volontaires », comme ils s’appellent eux-mêmes, ont voulu marquer les esprits pour l’ultime étape du dépistage de la présence de pesticides dans leurs corps. À 13h, sous une pluie battante, 44 des Héraultais ayant effectué un test urinaire au mois de mars se groupent derrière une banderole proclamant « Tous empoisonnés ». Postés en haut des marches du vieux tribunal de Montpellier – qui accueille maintenant la cour d’appel –, ils arborent un tee-shirt blanc affichant en noir le taux de glyphosate présent dans leurs urines. Celui-ci oscille entre 0,08 nanogramme par millilitre et 3,29 ng/ml, pour un taux moyen de 1,00 ng/ml. Tous en ont. Et majoritairement à des doses bien au-dessus de celles autorisées dans l’eau potable (0,1 ng/ml).
« Tout le monde en a, parce qu’il y en a partout »

C’est la démonstration à laquelle souhaitaient aboutir les initiateurs locaux de la campagne « Du glyphosate dans nos urines ». (...)

Certains ont contacté le groupe local qui a lancé la campagne de dépistage après avoir vu le reportage d’Envoyé spécial sur le sujet.

C’est le cas de Gregory qui a le taux le plus élevé. Pour lui, c’est un vrai étonnement, alors qu’il a changé son mode de vie il y a quelques années. (...)

Aujourd’hui, il a un nouveau travail, une nouvelle alimentation 100 % bio à l’exception de la viande, fait du sport à raison de plusieurs heures par semaines. Malgré cela, son taux de glyphosate dans les urines s’élève à 3,29 ng/ml, plus de trente fois la dose autorisée dans l’eau potable !
Des plaintes individuelles portées de manière collective

Le vrai rendez-vous de la journée est à 13h30 au nouveau tribunal de grande instance, à quelques centaines de mètres de la cour d’appel où s’est tenue la séance photo de groupe. Objectif : une action judiciaire collective. Chacune des 44 personnes présentes dépose au greffe du tribunal le même modèle de plainte auprès du procureur de la République. Celle-ci porte sur plusieurs points : mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteintes à l’environnement. Elle est motivée par le fait que chacun des plaignants se déclare personnellement affecté par la présence de glyphosate dans leur organisme. Pour cette raison, ils s’attaquent aux différents responsables du renouvellement de mise sur le marché en novembre 2017 de la molécule décriée.