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Futura-Sciences
Des bourdons transformés en drones
Article mis en ligne le 22 décembre 2018
dernière modification le 19 décembre 2018

Une équipe de chercheurs de l’université de Washington a mis au point une plateforme électronique, sans fil, d’à peine 100 milligrammes, et suffisamment miniaturisée pour être fixée sur le dos de bourdons.

Si l’usage des drones promet déjà une petite révolution dans le monde de l’agriculture pour la surveillance des récoltes, les limites de ces engins en termes d’autonomie (30 minutes maximum, à l’heure actuelle) et d’agilité ne permettent pas d’envisager un contrôle très fin au cœur des plantations. Pour cela, il faudrait pouvoir se glisser dans la peau de certains insectes qui fréquentent les cultures comme, par exemple, les bourdons.

C’est précisément ce qu’ont fait des chercheurs de l’université de Washington grâce une sorte de sac à dos électronique miniaturisé, placé sur le dos de bourdons. L’équipement renferme des capteurs qui permettent de mesurer l’humidité, la température et l’intensité lumineuse, une batterie lithium-ion rechargeable offrant sept heures d’autonomie, une antenne pour la communication sans fil et un microcontrôleur pour piloter l’ensemble. (...)

Des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley (États-Unis) et de l’université de technologie de Nanyang à Singapour ont équipé un coléoptère d’un système de stimulation musculaire grâce auquel ils peuvent littéralement le télécommander en vol. L’idée de développer des insectes cyborgs n’est pas nouvelle mais la finalité de ces projets soulève des questions éthiques. (...)

L’entomologie n’est pas la seule finalité

Selon les scientifiques, il s’agit de la première fois que l’on parvient à pratiquer ce genre de stimulation sur un insecte en vol libre. Une avancée qui va contribuer à une meilleure connaissance des fonctions neuromusculaires chez les insectes volants. (...)

Un tel système de contrôle pourrait conduire à la création d’insectes cyborgs chargés de remplir certaines missions. « Nous pourrions facilement ajouter un microphone et des capteurs thermiques pour des missions de recherche et de sauvetage. Avec cette technologie, nous pourrions explorer en toute sécurité des zones jusqu’ici inaccessibles comme les recoins et fissures d’un immeuble effondré », souligne le professeur Sato. Cette idée de contrôler les insectes de la sorte n’est d’ailleurs pas isolée.

De nombreuses expérimentations

En 2008, nous évoquions déjà le projet de cyber-scarabée financé par la Darpa, l’agence de R&D de l’armée américaine (...)

Si l’argument scientifique et humanitaire est systématiquement mis en avant pour justifier ce genre de manipulation du vivant, il est assez probable que des applications moins louables puissent en découler. L’idée d’utiliser ces insectes cyborgs pour des missions d’espionnage, voire, dans des cas extrêmes, pour des attaques par diffusion de poison ou de virus, a sans doute germé dans quelques états-majors....

Les associations de défense des animaux s’inquiètent de cette tendance qui a même débouché sur une application grand public à vocation pédagogique. (...)