(...) Les Matsés, qui représentent une population d’environ 2 200 personnes, vivent à la frontière entre le Brésil et le Pérou. Avec la tribu voisine des Matis, ils étaient connus comme le ‘peuple du jaguar’ en raison de leurs peintures faciales et de leurs tatouages qui rappellent les dents et les moustaches du jaguar.
Des centaines de Matsés se sont rassemblés samedi dernier à la frontière entre le Pérou et le Brésil exigeant le retrait de la compagnie pétrolière qui s’apprête à dévaster leurs forêts. (...)
Les Matsés ont été contactés dans les années 1960 et sont, depuis lors, exposés aux maladies introduites par les étrangers. Des groupes isolés sont également gravement menacés par ces maladies contre lesquelles ils ont peu – ou pas – d’immunité.
Malgré sa promesse de garantir les droits de ses citoyens indiens, le gouvernement péruvien a donné le feu vert à ce projet d’un montant de près de 28 millions d’euros. La compagnie ouvrira des centaines de kilomètres de lignes sismiques à travers la forêt où vivent les Indiens isolés et y forera des puits d’exploration.
Le gouvernement a également attribué une licence d’exploration pétrolière dans le bloc 137, au nord du bloc 135, situé en plein cœur du territoire des Matsés. Malgré la pression de la compagnie, les Indiens résistent fermement à ses activités dans leur forêt. (...)
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘L’Etat canadien a été fondé sur la spoliation des territoires indigènes. Lorsque les Européens envahirent le Canada, ils introduisirent des maladies inconnues, s’emparèrent du contrôle des ressources naturelles et furent responsables de l’extinction de groupes entiers. Aujourd’hui, une compagnie canadienne est sur le point de commettre les mêmes crimes contre les Indiens du Pérou.
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