
Enferme-t-on derrière un mur des gens avec qui l’on veut vivre en paix ?
Peut- on soumettre une population, avec qui l’on est soi-disant en pourparlers depuis des années pour la création d’un état palestinien libre et indépendant, à un blocus durable et intransigeant qui la prive de produits essentiels, lui interdisant ainsi de vivre dans la dignité ?
Pour les israéliens qui approuvent dans leur grande majorité l’opération « Bordure de protection » malgré son infinie barbarie, les palestiniens sont des terroristes qui ne méritent pas de vivre à leurs côtés. Le mur est l’expression de ce rejet, la trace indélébile mais aussi le ressort de la peur et du mépris, un espace où l’humanité se perd et se brise.
Le poète palestinien Mahmoud Darwich, mort il y a un peu plus de six ans, le 9 août 2008, en appelait désespérément à cette humanité commune :
« Vous, qui vous tenez sur les seuils, entrez
Et prenez avec nous le café arabe.
Vous pourriez vous sentir des humains, comme nous.
Vous, qui vous tenez sur les seuils,
Sortez de nos matins
Et nous serons rassurés d’être comme vous,
Des humains ! »
(Extrait d’Etat de siège, écrit en 2002)