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Rue 89
Dérive autoritaire en Hongrie : que peut faire l’Europe ?
Article mis en ligne le 3 janvier 2012

Comment l’Europe doit-elle réagir face à la dérive autoritaire du pouvoir du premier ministre hongrois Viktor Orban ? Alors qu’elle est engluée dans la crise de la zone euro, l’Union européenne risque fort de n’avoir ni les moyens juridiques, ni la volonté politique de faire face à ce qui menace d’être la plus importante régression démocratique depuis la création de l’UE.

Les Hongrois eux-mêmes ont massivement réagi, lundi, en manifestant par dizaines de milliers dans les rues de Budapest, contre l’entrée en vigueur, le 1er janvier, de la nouvelle Constitution ultranationaliste et conservatrice, qui risque de rendre l’alternance impossible dans ce pays d’Europe centrale.

(...) la Hongrie a signé la Charte des droits fondamentaux de l’Europe, qui fait partie du Traité de Lisbonne et est entrée en vigueur en 2009. Celle-ci établit les « valeurs communes » des Etats membres : démocratie, liberté d’expression, etc. Et donc leur respect (...)

la Hongrie risque de se trouver en contradiction avec ses engagements européens
(...)

Depuis des mois, à chaque nouvelle mesure autoritaire prise par le premier ministre hongrois, les réactions critiques de Bruxelles ou d’autres instances internationales sont rejetées d’un revers de la main à Budapest. Pire, elles alimentent le nationalisme ambiant,
(...)

il ne s’agit pas de la participation de l’extrême droite au pouvoir, mais d’une dérive d’un gouvernement démocratiquement élu qui change la constitution, le mode de scrutin, restreint la liberté de la presse, verrouille les nominations de hauts fonctionnaires et le contrôle des institutions.

L’Union européenne est ainsi faite, par idéalisme ou naïveté selon les points de vue, qu’elle ne prévoit pas de cas d’exclusion de ses rangs de pays membres ayant violé ses règles. Le Traité de Lisbonne a rajouté la possibilité pour un Etat de quitter volontairement l’Union, mais pas d’en être chassé.
(...)

Le paradoxe est que le principal levier international pour calmer les ardeurs hongroises ne porte pas sur les droits de l’homme ou la démocratie, mais sur l’argent... (...)

Dans une Europe où les discours populistes, ouvertement xénophobes et d’extrême droite se répandent dangereusement, le « cas hongrois » est devenu un laboratoire du risque.(...)

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