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Alternatives économiques
Déremboursements de médicaments : une politique à courte vue
Article mis en ligne le 11 mai 2010
dernière modification le 10 mai 2010

Pour limiter le déficit de l’assurance maladie, le gouvernement dérembourse de plus en plus de médicaments. Mais l’économie réalisée est marginale et risque d’être payée par les patients, sous forme de factures plus importantes ou de renoncement aux soins.

Depuis la mi-avril, près de 150 médicaments ont vu leur taux de remboursement passer à 15 % de leur prix de vente. Concrétisé par une vignette orange, ce nouveau taux s’ajoute aux trois déjà existants (100 %, 65 % et 35 %), et constitue l’ultime étape avant un déremboursement complet. L’objectif affiché de cette mesure, tout comme celui des précédentes vagues de déremboursements, est de limiter les dépenses de l’assurance maladie en les ciblant davantage sur les médicaments dont le service médical rendu (SMR) est jugé satisfaisant par la Haute autorité de santé (HAS). Elle s’inscrit dans un contexte marqué par la volonté d’endiguer la hausse du déficit de l’assurance maladie (plus de 11 milliards d’euros pour 2009). Toutefois, cette politique pose questions, tant sur sa cohérence que sur ses conséquences...

...Progressivement, cette politique tend à creuser l’écart entre deux niveaux de soins : un niveau lié à la prévention et aux traitements des pathologies les plus bénignes, pour lequel l’effort financier demandé aux usagers serait important, et un niveau lié au traitement des pathologies chroniques et/ou les plus lourdes, pour lequel, au contraire, la prise en charge par la sécurité sociale resterait très élevée....

...Les conséquences de ces écarts, notamment en termes d’accessibilité aux soins les plus courants, n’ont pas été évaluées jusqu’ici....

...L’industrie pharmaceutique cherche à vendre des médicaments légèrement modifiés mais avec peu d’amélioration du service médical rendu (ce que les anglo-saxons appellent les follow-ons et les me-too) pour justifier les augmentations de prix et contrer la concurrence des génériques, ce qui n’est pas sans responsabilité dans l’accroissement des dépenses de l’assurance maladie.