
Aide-soignante de métier, mère de quatre enfants, la députée meurthe-et-mosellane Caroline Fiat (La France insoumise) se souviendra longtemps de ses premiers pas dans l’hémicycle et du mépris dont elle a fait l’objet de la part d’élus de la majorité présidentielle. Certains propos rapportés l’ont même profondément blessée, comme ce surnom de « députée bac -2 ».(...)
Aide-soignante de profession, maman de quatre enfants, la députée meurthe-et-mosellane de La France insoumise Caroline Fiat se souviendra longtemps de ses premiers pas dans l’hémicycle et des moqueries dont elle a fait l’objet. Certains propos qui lui ont été rapportés l’ont même alors blessée, comme ce qualificatif de « députée bac -2 » qui vient de ressurgir au détour d’un portrait que lui ont consacré nos confrères du Figaro. Un surnom dont Caroline Fiat a eu vent. « Au début du mandat, des gens d’En Marche étaient venus me dire qu’ils avaient entendu cette expression et qu’ils avaient tout de suite demandé à faire arrêter ça parce qu’ils la trouvaient ignoble, témoigne la parlementaire chargée des questions de santé à LFI. Par conséquent, ça s’est très vite arrêté. Ce sont donc des gens de la majorité qui ont fait stopper ce surnom ignoble. »
« Je comprends Madame Fiat que vous ne compreniez pas »
Pour autant, la députée n’est pas dupe. Elle sait qu’une minorité de ses collègues la considèrent au mieux avec condescendance, au pire avec dédain : « Le mépris de classe existe dans l’hémicycle », observe Caroline Fiat dont le souvenir le plus douloureux remonte à l’automne 2017. Elle vient d’être élue : « On était dans le débat sur le premier projet de financement de la Sécurité sociale. Je pose une question. Et Agnès Buzyn (alors ministre de la Santé) me répond : « Je comprends Madame Fiat que vous ne compreniez pas. » J’ai été offusquée et j’ai dû reprendre le micro derrière, pour lui dire que je ne suis peut-être qu’une aide-soignante, mais que, tout de même, sa phrase, venant d’une ministre de la Santé censée représenter ma corporation, c’était juste méprisant. »
Par la suite, Caroline Fiat n’a pas flanché. Elle s’est aguerrie. Épaulée par ses collègues insoumis, qui font bloc derrière elle à chacune de ses prises de parole, elle a fini par imposer une forme de respect et à s’attirer des sympathies.
(...)
1)Jules Joffrin, c’est un fils de facteur à la campagne, né en 1846, et qui monte à Paris pour devenir ouvrier mécanicien
Dans le Paris qu’il découvre en 1864, le mouvement ouvrier est en plein essor. Il s’y engage pleinement pic.twitter.com/1UfWVsyC8f— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
3)Il est porté au conseil municipal de Paris par le 18e arrondissement. Il s’y distingue par des positions socialistes, révolutionnaires
— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
5)En 1889, c’est contre Boulanger qu’il se présente à la députation dans le 18e. Bon, Boulanger gagne.
Mais comme l’élection de Boulanger est invalidée, Joffrin le mécanicien entre à l’Assemblée (enfin à l’époque on dit la chambre des députés) pic.twitter.com/aSjnqQiWg8— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
7)Et là, c’est le déchainement du mépris de classe…. Parce qu’on lui pardonne pas d’être un socialiste révolutionnaire...
Mais surtout on lui pardonne pas d’être un ouvrier dans cet aéropage de gens bien mis… (ça a pas trop changé donc)— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
9)On dit qu’il est moche, qu’il a les « joues rougeaudes », « une mâchoire de 500 kg ». Un physique brutal, mal dégrossi
— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
11)
« le peuple de Paris ferait bien de ne pas porter au pouvoir des gens qui se collètent dans la rue comme de vulgaires garçons bouchers »
« il porte le débraillé du faubourg dans la plus belle ville du monde » lui reproche-t-on dans la presse bourgeoise— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
13)On l’accuse même d’être un mauvais ouvrier, viré des ateliers et qui se serait rabattu sur la profession politique car on n’en voulait pas au travail. « ses mains sont sales mais si on les regarde bien, elles ne sont pas calleuse » écrit le journal Gil Blas
— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
15)
En 1890 il terrassé par un cancer du visage. Et là vous croyez que ses opposants vont avoir de la compassion ? vous rêvez !
On l’appelle « le cancéreux », « le purulent », « l’homme qui pue ». la presse de droite décrit par le détail la décomposition de son visage….. pic.twitter.com/XrBx9r1rnj— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020
17)Ce qui m’a intéressé dans ce personnage, c’est qu’il est un de ses « intrus en politique » sur lesquels avec nous avons fait une enquête avec @audelorriaux en 2017 pic.twitter.com/PTUDbSnwNk
— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) August 5, 2020