Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Greek Crisis
Départs
Article mis en ligne le 22 juillet 2014
dernière modification le 18 juillet 2014

(...) C’est vrai qu’en Grèce on peut encore presque faire du surplace et cependant sentir la mer tout juste à ses côtés. La saison 2014 se voudrait alors légère, la... bataille de l’électricité vient d’être livrée, au pays entier alors autant livré à sa manière ; vendre, voire, céder devient une priorité pour le “gouvernement” d’après la presse de la semaine.

Chez SYRIZA donc on estime qu’il est grand temps “de former un front contre la liquidation du littoral et des forêts, et c’est même un outrage de plus fait à la Constitution”. Parce que justement cette... énorme loi cadre du mémorandum éternel... efface pratiquent toutes les protections existantes, relatives aux sites naturels ou archéologiques. Et comme de coutume parlementaire depuis 2010, elle sera “simplement” discutée en parodie au sein de la session dite d’été, s’agissant d’un Parlement alors vacant... de surcroît en vacances. (...)

Autour d’une table, des touristes anglophones examinent avec tant de gravité la note du repas, avec les incontournables dernières remarques de la soirée : “Il y a tant de monde ici, où est donc passée la crise ?”, se demandent-t-ils alors nos touristes de façon déjà assez rhétorique. Ils n’ont pas tort dans un sens, mais dans un seul sens... et de préférence assez unique.

Car la dite “crise grecque” a aussitôt imposé un tel mélange des genres autant que des apparences, à travers une expérience unique de néo-paupérisation (par essence antidémocratique), faisant précisément disparaître les dernières allures de la souveraineté et du contrat social au profit d’un nouveau type de régime politique, bien... avancée dans l’empirisme de “l’empirisation” imposée par le système (financier), irrémédiablement mondialisant. (...)

Ce que les vacanciers Anglo-saxons du moment n’ont pas pu saisir, ce sont les discussions du lendemain matin dans un café du port, discussions portant précisément sur le sens littéral et sur le sens dissimulé de notre crise. Tout avait commencé par l’annonce du décès d’une femme habitant ces lieux, les vieux comme de coutume ont alors aussitôt constaté que les décès se multiplient et qu’en même temps, le système de santé est sur le point de succomber à son tour.

Ensuite, il a été question des retraites et des salaires qui se dissolvent dans la crise, puis du chômage et de l’avenir impraticable pour le plus grand nombre. “La Grèce est fichue pour vingt ans, pour ne pas dire pour toujours”. C’est ainsi que l’on conserve ce sourire amer, et peut-être une certaine sagesse quant à la fin des illusions. En attendant, on vit exclusivement au présent. (...)

Les médias suivent le pas, pour ne pas dire qu’ils préparent les suites logiques de l’expérimentation grecque, déjà, ils ne s’intéressent plus aux suicides et encore moins aux retraités paupérisés lesquels “exercent” de plus en plus souvent les nouveaux et anciens métiers de la survie. Pourtant cette semaine, parmi les suicidés inconnus, on a furtivement évoqué le cas de cet homme qui s’est jeté sur une rame du métro athénien, ainsi que cet autre mortel qui s’est jeté du cinquième étage d’un centre commercial de la ville de Karditsa, en Grèce centrale. (...)

Et suite à notre... envol, nous avons alors basculé en Grèce et même ailleurs en Europe, depuis ce léger mieux démocratique d’une durée de quelques décennies seulement. Et malgré notre euphorie estivale et en dépit de toutes nos légèretés du life style désormais structurelles, c’est hélas et de nouveau l’ère du monstrueux qui habite “nos” institutions, alors devenues presque cosmétiques.

Nous sommes déjà bien loin, très loin même des éléments annonciateurs de la constitution d’une communauté politique, à la base de la “Polis” démocratique se trouvant déjà au sein des poèmes homériques et ainsi remarqués par Cornelius Castoriadis (“Ce qui fait la Grèce - D’Homère à Héraclite”).
(...)