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Futura-Sciences
Démantèlement des centrales nucléaires : un enjeu et un marché planétaires
Article mis en ligne le 24 novembre 2017
dernière modification le 23 novembre 2017

Dans les Ardennes, sous la terre, un réacteur nucléaire, Chooz A, est en train de disparaître, morceau par morceau. Il était un démonstrateur de la filière à eau pressurisée ; il est aujourd’hui un démonstrateur de leur démantèlement. EDF y déploie des technologies qui serviront ailleurs et lance un appel à idées aux entreprises pour participer à un marché désormais mondial.

Dans le monde, près de 150 réacteurs nucléaires sont aujourd’hui à l’arrêt et attendent (ou sont en train) d’être démontés, déconstruits ou « démantelés ». En France, 29 installations sont dans ce cas. Il s’agit de centrales reliées au réseau mais aussi de réacteurs expérimentaux ou d’équipements de recherche. Toutes sont considérées comme des « Installations nucléaires de base » (INB), gérées selon un cadre réglementaire très strict pour tout leur cycle de vie. Les travaux liés au démantèlement sont désormais considérés comme un marché mondial, qui réclame une grande expertise et sur lequel s’alignent les acteurs majeurs du nucléaire de la planète.

Avec une durée de vie de 30 à 40 ans et un « baby-boom » dans les années 1960 à 1980, les premières centrales arrivent en effet en fin de vie. Or, la mise à la retraite d’un réacteur nucléaire n’a rien d’une paisible cessation d’activité. (...)

Le démantèlement consiste, concrètement, à arrêter le réacteur, évacuer le combustible et les déchets radioactifs, démonter les installations irradiantes, déconstruire les bâtiments, décontaminer le site puis le rendre utilisable à d’autres fins.
Il faut mettre en œuvre des technologies sophistiquées, des équipes spécialisées et répondre à des obligations légales en matière de sécurité des personnes et de protection de l’environnement. (...)

Chooz A, le premier réacteur français à eau pressurisée
Un tel chantier coûte cher et dure plusieurs décennies. L’expérience est encore incomplète puisqu’aujourd’hui (novembre 2017), sur les 150 réacteurs arrêtés dans le monde, seuls 17 démantèlements ont été menés à leur terme. (...)

La conception des réacteurs n’a en général pas totalement pris en compte l’opération de démontage. La cuve du réacteur, en particulier, doit être découpée avec des moyens robotisés au maximum pour ne pas exposer le personnel du chantier. (...)

Entre méthodes standardisées, qui serviront ailleurs, et capacité d’adaptation à un environnement toujours unique dans ses détails, le démantèlement réclame des inventeurs autant que des ingénieurs. (...)

Certes, ces opérations complexes n’avaient pas été conceptualisées dès l’élaboration des réacteurs. Mais les technologies nécessaires sont disponibles aujourd’hui. L’inévitable démantèlement de nombreuses centrales dans le monde est ainsi devenu un marché de plus en plus compétitif. (...)