
On a pu lire ces dernières semaines dans la presse de nombreux articles concernant les demandeurs d’asile. A Bourg, les primo arrivants sont contraints de dormir dans des garages faute d’hébergement, à Hauteville, le préfet impose à la commune l’installation cet hiver de 120 personnes dans un immeuble désaffecté.
L’ouverture de ces 120 places permettra-telle de régler le problème des demandeurs d’asile laissés à la rue ? Certainement pas.
L’arrivée depuis août d’environ 80 demandeurs d’asile venus du Kosovo ou d’Albanie n’a rien d’exceptionnel. Tous les départements de France reçoivent des demandeurs d’asile venus de bien d’autres pays et ce n’est pas la première année que certains doivent dormir à la rue à Bourg comme ailleurs. Sur les presque 600.000 habitants de l’Ain, 80 personnes ne représentent pas le début d’un envahissement, pas même sur les 40.000 habitants de Bourg.
L’hébergement et la prise en charge des demandeurs d’asile est une obligation légale faite à l’État par des conventions internationales. En refusant de les héberger, le département de l’Ain se place hors la loi. Qui va obliger l’État à respecter la loi ? (...)
Une « solution » est avancée : expulser tous les demandeurs d’asile « déboutés » de leur hébergement pour faire de la place ! La France n’accorde pas généreusement l’asile, en particulier aux Kosovars et Albanais. Mais ceux qui ont essuyé un refus ne peuvent pas tranquillement rentrer « chez eux » après avoir « tenté leur chance » ! Ce n’est pas un jeu ! Ces familles qui se retrouvent « sans papiers » n’ont pas d’autre alternative que le combat juridique pour obtenir le droit au séjour en France. Si elles avaient le droit de travailler, elles libéreraient une bonne partie des logements occupés. En attendant, pour elles comme pour tous, il existe un droit au logement. RESF les soutient dans ce parcours du combattant.
Mettre en concurrence les demandeurs d’asile déboutés et les primo-arrivants est non seulement inacceptable du point de vue humain, mais c’est un non sens (...)
RESF 01 milite pour un accueil digne des étrangers, en particulier pour la scolarisation dans de bonnes conditions des enfants. Des solutions doivent être trouvées. Mais RESF 01 tient également à exprimer sa solidarité avec la commune d’Hauteville, ses élus, et en particulier son maire, Bernard Maclet. L’arrivée de 120 personnes supplémentaires dans une petite commune de moins de 5000 habitants, avec une seule école, ne peut que créer des déséquilibres. Hauteville et Cormaranche abriteraient à elles seules un quart des étrangers demandeurs d’asile ou déboutés du département. Et comment ne pas voir dans ce choix une décision politique destinée à punir un maire et une population connus pour avoir défendu le respect des droits des étrangers et de leurs enfants ? La ritournelle des xénophobes est bien connue : « vous aimez les étrangers ? Eh bien, vous n’avez qu’à les prendre chez vous ! » L’opposition de droite a bien compris le message et entend profiter de ce cadeau électoral offert par la préfecture.