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Greek crisis
Décorations de Noël
Article mis en ligne le 29 novembre 2013

Au Pirée comme à Athènes c’est bientôt Noël semble-t-il. Les municipalités installent les décorations comme si de rien n’était tandis que les premières sucreries de saison ont déjà fait leurs premières apparitions derrière les vitrines. “Je n’aurais jamais imaginé qu’on en arriverait là pour certains d’entre-nous... contempler et seulement contempler ces gâteux alors bredouilles et impuissant car pauvres sur ces trottoirs sans pouvoir s’en offrir un seul, exactement comme durant les années de notre enfance de l’après-guerre”. Dialogue récent entre deux femmes âgées devant une telle vitrine au Pirée.

Et c’est justement cette disparition de l’ancien temps dans les turpitudes de la nouvelle ère qui finit par ne plus surprendre grand-mode, tant les passants que nous sommes baissent souvent leurs yeux devant ce nouveau spectacle du monde. Au Pirée, autour du grand port et autant à Athènes dans certains quartiers centraux, nos sans-abris sont plus nombreux que jamais, ainsi, les très nombreux mendiants dans les transports provoquent ce sentiment grandissant de rejet et d’usure, de la part de ceux qui existent encore (un peu). Enfin, nos maires n’ont pas encore découvert la... reforme structurelle de l’interdiction de la mendicité comme ailleurs mais c’est en cours de route.

Dans le métro, les visages sont plutôt tristes, les passagers s’évitent et ne s’adressent plus la parole, sauf lors de ces nombreuses altercations pour un rien en plein néant du lien social. Ou sinon, les rares échanges entre... transportés, se réfèrent de près ou de loin à la situation actuelle, puis, une phrase revient sans cesse dans pareilles circonstances mais alors à voix intentionnellement basse : “Nous ne sommes plus dupes”. Et quoi qu’on en dise, nos visages demeurent sombres le plus souvent. (...)

À Athènes ou au Pirée, certains hôtels ne rouvriront plus et les panneaux publicitaires resteront vides bien au-delà des fêtes. L’air du soir sent déjà trop le bois brûlé, au point de devenir irrespirable comme l’essence de toute une époque qui ne fait que de commencer en Europe dite de l’Union et de la force... “financiarisatrice” des liens et des êtres. Le pope du coin comme de tous les coins, salue ses paroissiens pauvres qui sur le parvis de l’église s’apprêtent à franchir la porte de l’annexe, afin de recevoir de l’aide alimentaire. Le clergé du pays à la trinité troïkanne ne se porterait pas si mal finalement, telles sont les apparences en tout cas.

C’est vrai aussi que par un récent décret en débat au “Parlement”, le “gouvernement” souhaite protéger le clergé de tout mouvement du type “mise sous le régime de la disponibilité” (euphémisme du vocabulaire imposé par les tenants du régime méta-démocratique actuel, désignant les licenciements dans le secteur public ou assimilé). Ce même décret, rendrait impossible tout contrôle que le fisc aurait souhaité entreprendre à l’encontre de l’Église (ou des monastères), sans au préalable, requérir la signature de deux ministres.Cet article du décret a été finalement retiré de la loi au soir du 28 novembre suite à la protestation des députés SYRIZA et PASOK.Ce qui ne veut pas dire que du côté de l’Église, on reste pour autant insensible au contexte actuel. (...)

“Nous distribuons de milliers de repas chaque jour, l’Église se trouve fatalement sur la première ligne du désastre social. Les gens frappent à notre porte par centaines de milliers. Et il faut dire que parmi les personnes et familles richissimes du pays, car nous connaissons aussi de tels gens, seule une grande maison a bien voulu aider l’Église et le pays des pauvres en mettant réellement la main dans sa poche”, entretien accordé à Yorgos Trangas par un haut dignitaire de l’Église, Real-FM le 28 novembre
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