
Depuis le 2 novembre 2012 des dizaines de sans papiers à Lille étaient en grève de la faim pour exiger la
régularisation de leur situation. Aujourd’hui leur action est suspendue suite à l’engagement de
la Préfecture d’un examen bienveillant de leur dossier.
Bien qu’il faille rester vigilant, on peut enfin espérer une issue à peu prés digne à cette crise et se
réjouir du fait qu’aucun drame ne soit survenu.
On retiendra deux choses de ce triste épisode :
– L’attitude de la Préfecture, pariant sur le pourrissement, revenant sur ses engagements en
expulsant deux personnes, fut simplement scandaleuse. Si la CGT n’a jamais soutenu la grève de la faim
comme moyen d’action, elle a toujours fermement condamné ceux qui n’hésitent pas à recourir au
plus grand cynisme pour espérer étouffer les revendications les plus légitimes.
– Au-delà du Préfet de région et des grévistes de la faim de Lille, cet épisode est révélateur
d’une politique qui vise à opposer les salariés entre eux. Une politique qui présente
l’étranger comme une menace, le rend expulsable et ainsi l’oblige à accepter n’importe quelles
conditions de travail pour n’importe quel salaire. C’est une aubaine pour le patronat qui même
lorsqu’il ne peut exploiter directement un sans papier peut passer par une myriade de sous-traitants
qui se chargeront de lui fournir une main d’œuvre sans droits.
Exiger la régularisation des sans-papiers de Lille et d’ailleurs, ça n’est pas seulement se battre
contre une injustice faite à quelques uns, c’est se battre pour l’intérêt de tous les salariés.