
Sur 1379 maternités en 1975, il en reste 553. Certaines fermetures ont répondu à des exigences de sécurité, les petites maternités pratiquant peu d’accouchements étant, selon les experts, dangereuses. Mais beaucoup ont fermé pour des motifs économiques.
« Aujourd’hui, pour concentrer les moyens, on ferme des maternités importantes comme celle de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, qui pratiquait 2500 accouchements par an, explique Françoise Nay, présidente du collectif de défense de la maternité de l’hôpital Jean-Rostand à Ivry (Val-de-Marne). On dispatche les femmes dans les maternités environnantes, comme Robert-Debré ou Trousseau, déjà saturées, sans augmenter le nombre de lits. »
Dans l’ouest du Val-de-Marne, très peuplé, il ne reste que deux maternités. « Pour libérer des places, explique Françoise Nay, on fait sortir les femmes de plus en plus vite, trop vite, alors que le département manque de gynécologues, de pédiatres et que seules cinq sages-femmes y exercent. Unique recours pour les familles : les urgences pédiatriques. »
En raison de ces fermetures, et du manque de personnel, les maternités des grandes villes sont surchargées. (...)
En Bourgogne, il y avait 25 maternités en 1997, 14 aujourd’hui. Or, une étude de l’Inserm [1] menée dans la Région montre qu’il existe une relation entre le temps d’accès à la maternité la plus proche, la mortalité, la souffrance fœtale et les naissances hors hôpital. Aussi, pour éviter les drames, les professionnels de la santé ont tendance soit à pratiquer des déclenchements, soit à hospitaliser quelques jours avant l’accouchement de manière préventive. Economies ? Vous avez dit économies ? (...)