
Nouveau choix de Macron pour la Commission européenne, l’ancien ministre de l’économie et ex-dirigeant de France Télécom a multiplié les allers-retours entre sphère publique et secteur privé.
La politique et l’entreprise. C’est entre ces deux mondes que Thierry Breton, à la fois ancien ministre de l’économie de Jacques Chirac et redresseur d’entreprises en difficulté, navigue depuis la fin des années 1980. A 64 ans, celui qui a été proposé par Emmanuel Macron comme nouveau membre français de la Commission européenne – après le rejet de la candidature de Sylvie Goulard –, avait pourtant l’air définitivement stabilisé.
Depuis 2008, l’ingénieur de Supélec pilote l’entreprise Atos, spécialisée dans le numérique. Le dirigeant, qui avait il y a quelques années prolongé la limite d’âge du poste de PDG à 75 ans, a même fait renouveler son mandat au printemps à la tête du groupe informatique pour une durée de trois ans. Finalement, ses fonctions ont dû être scindées en deux : Thierry Breton restera président du conseil d’administration jusqu’à son éventuel départ. Il sera remplacé dans ses fonctions opérationnelles par l’actuel directeur général délégué, Elie Girard. (...)
Présent à l’origine dans trois pays, Atos est devenu un groupe mondial de 110 000 personnes. En 2017, la société est même entrée au CAC 40. La réussite d’Atos a directement profité à M. Breton, qui avait obtenu un grand nombre de stock-options à son arrivée, et qui s’est enrichi à la faveur de l’explosion du cours de la Bourse.
Jamais rassasié, Thierry Breton a tenté de racheter en 2017 le fabricant de cartes à puce Gemalto pour 4 milliards d’euros. Las, ce dernier lui a préféré Thales, avec l’assentiment de l’Etat. L’ingénieur a battu en retraite, visiblement soucieux de ne pas se mettre à dos les pouvoirs publics. Ne lui prêtait-on pas, à l’époque, des intentions chez Airbus ? (...)
voir aussi :
Il y a un mélange des genres inacceptable dans la candidature de #ThierryBreton : comment peut-on être en charge de réguler de manière indépendante des secteurs économiques dans lesquels on a soi-même des intérêts financiers ?
https://t.co/JImSatAkz4
.@DamienCAREME : "Trop c’est trop ! Le nouveau candidat de #Macron pour la Commission #UE @ThierryBreton n’est toujours pas exempt de conflits d’intérêts, passés et potentiels !
J’intervenais justement aujourd’hui en #PlenPE sur un autre mélange des genres ahurissant au niveau UE." https://t.co/HaDykbbxp5