
Ces hommes et ces femmes ont grandi dans les décombres de l’opération « Rempart » qui, il y a vingt ans, avait rasé des pans entiers des grandes villes palestiniennes de Cisjordanie. Reportage à Naplouse et à Jénine, où l’armée israélienne a opéré, mardi 7 mars, un nouveau raid meurtrier.
– « J’ai appris la mort de mon père par hasard, sur une boucle Telegram, en voyant une photo de gens applaudissant devant notre maison dans le camp de réfugiés de Jénine. » (...)
« Je suis étudiante à l’université Bir Zeit, à Ramallah, je dormais mais j’ai senti quelque chose qui m’a réveillée. Je me suis connectée et j’ai ensuite appelé ma sœur qui m’a dit que papa avait été tué par l’armée israélienne » (...)
La balle, qui a tué le père de Somood, a été tirée durant l’un des nombreux déploiements menés par l’armée israélienne dans les grandes villes palestiniennes depuis des mois, à la recherche de militants du Djihad islamique ou des « lions de Naplouse », sans s’embarrasser de faucher au passage de nombreux non-combattants. Le meurtre a eu lieu une semaine avant une nouvelle incursion qui a fait neuf morts dans ce même camp de réfugié·es de Jénine le 26 janvier, elle-même suivie d’une opération ayant fait onze victimes dans la vieille ville de Naplouse le 25 février. (...)
La balle, qui a tué le père de Somood, a été tirée durant l’un des nombreux déploiements menés par l’armée israélienne dans les grandes villes palestiniennes depuis des mois, à la recherche de militants du Djihad islamique ou des « lions de Naplouse », sans s’embarrasser de faucher au passage de nombreux non-combattants. Le meurtre a eu lieu une semaine avant une nouvelle incursion qui a fait neuf morts dans ce même camp de réfugié·es de Jénine le 26 janvier, elle-même suivie d’une opération ayant fait onze victimes dans la vieille ville de Naplouse le 25 février. (...)
S’est alors enclenché un cycle de représailles au moment même où une réunion « politico-sécuritaire », tenue dans la ville jordanienne d’Aqaba et rassemblant pour la première fois depuis des mois des représentants palestiniens et israéliens, promettait pourtant de « prévenir toute nouvelle violence » : assassinat de sept colons israéliens lors d’une fusillade dans une colonie de Jérusalem-Est au lendemain de l’opération sur Jénine, meurtre de deux jeunes colons venus de l’implantation de Har Bracha à Huwara le 25 février ; mise à feu et à sang de ce bourg palestinien par des colons le lendemain ; assassinat d’un jeune Américano-Israélien venu pour un mariage en Israël le surlendemain à proximité de Jéricho…
Dernier événement en date, l’armée israélienne a de nouveau, mardi 7 mars, pénétré le camp de Jénine pour éliminer l’auteur de l’attaque du 25 février, qui appartenait au Hamas, tuant par la même occasion cinq jeunes Palestiniens et en en blessant vingt-six autres. (...)
Depuis la mort de Jawal, cette étudiante en relations internationales s’est investie à corps perdu sur les réseaux sociaux en défense de la cause palestinienne (...)
Depuis plusieurs mois, de jeunes Palestiniens ont toutefois décidé de ne pas se contenter de « s’accrocher », mais aussi d’attaquer : le « repaire des lions » à Naplouse, les « brigades de Jénine » et même de petits groupes à Jéricho, d’habitude préservée des affrontements armés. Souvent formés de très jeunes gens, ces groupes de combattants ne se revendiquent pas des partis politiques palestiniens, Fatah, Hamas ou Djihad islamique, ni même de leurs branches militaires.
Il ne faut toutefois pas exagérer leur autonomie vis-à-vis des acteurs historiques de la résistance palestinienne. (...)
Depuis plusieurs mois, de jeunes Palestiniens ont toutefois décidé de ne pas se contenter de « s’accrocher », mais aussi d’attaquer : le « repaire des lions » à Naplouse, les « brigades de Jénine » et même de petits groupes à Jéricho, d’habitude préservée des affrontements armés. Souvent formés de très jeunes gens, ces groupes de combattants ne se revendiquent pas des partis politiques palestiniens, Fatah, Hamas ou Djihad islamique, ni même de leurs branches militaires.
Il ne faut toutefois pas exagérer leur autonomie vis-à-vis des acteurs historiques de la résistance palestinienne. (...)
Hosni ne fait pas partie des combattants, mais de ces jeunes qui harcèlent à coups de pierres les véhicules militaires israéliens pour tenter de retarder leur progression et protéger ceux qui se battent les armes à la main. « Il est impossible de savoir vraiment qui combat et qui ne combat pas, nuance-t-il. Nos maisons sont tellement proches les unes des autres qu’on se connaît tous mais, même entre nous, on garde le secret par précaution. » (...)
Pour lui, « l’armée israélienne ne fait jamais de détail : les voitures, les enfants, les personnes âgées, les maisons… Ils détruisent tout sur leur passage pour trouver les personnes qui se cachent dans le camp ». (...)
Une autre dimension importante réside dans le fait que les opérations de l’armée israélienne qui ont visé Naplouse, Jénine ou Jéricho ces derniers mois se concentrent en réalité sur les camps de réfugié·es présents dans ces différentes villes palestiniennes, dans lesquels les impasses économiques sont les plus criantes et où les forces de l’ordre de l’autorité palestinienne sont le plus souvent absentes. (...)