
Pourtant friande d’articles sur DSK, la grande presse a passé largement sous silence le rapport que le FMI a publié le 15 juin dernier sur la France.
Ce rapport résume les constats préliminaires effectués par les représentants du FMI à l’issue de missions qui s’inscrivent dans le cadre des consultations périodiques de suivi de la situation économique.
A la lecture de ce document, si par malheur la France devait être réduite à réclamer l’aide du FMI, le calvaire libéral imposé par Nicolas Sarkozy ne serait qu’un avant-goût de la thérapie de choc imaginée par DSK…
Dans son rapport pour la France, le FMI vante la rigueur budgétaire tout en pointant les risques de contraction de la demande et donc de déficits qui vont en découler ! Il se réjouit des coupes sombres envisagées par Nicolas Sarkozy : « La maîtrise des dépenses sociales est cruciale. Les mesures de rigueur, notamment la poursuite de la réduction des effectifs des fonctionnaires (avec le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux)… permettront de maîtriser la hausse des dépenses des administrations publiques ».
Le FMI indique aussi que « la réforme des retraites et du système de santé doivent constituer la pierre angulaire de la stratégie budgétaire de moyen terme ». Et il donne même des leçons de rigueur à Nicolas Sarkozy en mettant en garde la France contre la tentation redistributive : « il convient toutefois de résister aux pressions qui conduiraient à ne pas corriger les déséquilibres fondamentaux et à s’appuyer démesurément sur des mesures d’accroissement des recettes ». ...
...Mais le FMI va encore plus loin. Il pointe qu’« en France, le marché du travail et le marché des produits se caractérisent par d’importantes restrictions ». Et il appelle carrément à de nouvelles régressions sociales : « réduire la dualité entre les CDD et les CDI » et poursuite de « la modération du salaire minimum (SMIC) ».
Un plaidoyer particulièrement indécent quand on sait que le Directeur général du FMI gagne 500 000 dollars nets par an, soit plus de 30 fois le SMIC chaque mois !...
...La gauche est ainsi clairement prévenue contre l’erreur que constituerait le choix d’un tel candidat face à Nicolas Sarkozy en 2012. Et le PS aura du mal à apparaître crédible comme parti du changement d’autant qu’outre le Directeur du FMI, un autre « socialiste », Pascal Lamy, œuvre à l’OMC et ne cessant de prôner un libéralisme qui fait de plus en plus de ravages dans le monde…