
Israël ne bruit que de l’offensive des h’aredim, les "ultra-ordothoxes“, contre la place des femmes dans la société israélienne, expression d’une modernité qu’ils abhorrent. Cela va de la relégation des femmes à l’arrière des autobus jusqu’à la mise en place dans certaines villes, comme Beith-Shemesh, de trottoirs réservés à l’un et l’autre sexe. C’est dans cette dernière ville qu’une fillette se rendant à l’école s’est fait cracher à la figure pour n’être pas couverte de la tête aux pieds comme les autres élèves (du primaire !)
Et le gouvernement s’est finalement décidé à intervenir, au moins dans ce domaine. Mais certes pas quand les religieux-nationalistes s’en prennent dans les Territoires ou en Israël, aux personnes ou aux édifices religieux musulmans... Là, si l’on multiplie les déclarations vertueuses, on n’agit guère.
Et Yoël Marcus de s’étonner : « Se peut-il que les services de sécurité israéliens atteignent des leaders terroristes à Dubaï ou Damas – à en croire des sources étrangères du moins – mais ne parviennent pas atteindre les meneurs de la terreur juive en Cisjordanie ? »
(...) Il est clair aujourd’hui que faute de rendre les Territoires, non seulement nous n’aurons pas la paix, mais nous dégringolerons de guerre en guerre. Le mouvement politique pour le Grand Israël a donné naissance aux "Jeunes des collines" [3], et la lutte est devenue violente. À n’importe quel prix.
Malgré leurs larges calottes ils provoquent les Arabes, arrachent leurs oliviers, détruisent leurs maisons et profanent leur mosquées. Ils n’hésitent pas non plus à lever la main contre la police et l’armée. On a peine à croire qu’Israël, dont le peuple a connu des générations durant pogroms et synagogues incendiées, puisse tolérer pareille conduite.
Il s’agit là d’une folie rampante, qui se manifeste par diverses violences. L’expression "price tag" [le "prix des représailles"] ne signifie plus "œil pour œil", mais sept yeux et sept poings pour un œil. Cela rappelle les "méchants" des westerns, qui entrent au galop dans une ville reculée et font feu tous azimuts. En français courant, on parlerait de "voyous".(...)