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Entre les lignes, entre les mots
Cyberstructure L’Internet, un espace politique
Stéphane Bortzmeyer : Cyberstructure L’Internet, un espace politique C&F éditions, Caen 2018, 270 pages, 22 euros Didier Epsztajn
Article mis en ligne le 22 janvier 2019
dernière modification le 21 janvier 2019

Dans une courte introduction, Zythom parle de liens entre les personnes, des différents usages de l’Internet, de dimension politique, de la question de la soi-disant neutralité de la technique, de la censure et de la vie privée, de l’influence des choix techniques sur l’exercice des droits humains, de la nécessité de poser des questions…

(...) « Voilà l’ambition de ce livre : expliquer le fonctionnement de l’Internet, aussi bien du point de vue technique qu’humain ; pas uniquement pour le plaisir de la connaissance mais également pour permettre au citoyen et à la citoyenne de comprendre les enjeux politiques du monde numérique ».

L’auteur nous rappelle que « l’Internet ne connecte pas des machines, il connecte des humains ». Derrière le fétichisme de la machine, des rapports sociaux entre être humains. Comment ne pas faire le parallèle avec le fétichisme de la marchandise, le fait qu’un rapport social des êtres humains entre eux se présente comme un rapport des choses entre elles… « Ce livre se fonde sur une opinion : l’importance des droits humains et de leur respect, que ce soit sur l’Internet ou ailleurs ; et sur une constatation : tout est politique, même ce qui paraît purement technique ». (...)

Dans une première partie, Stéphane Bortzmeyer présente l’Internet aujourd’hui, un réseau généraliste non dédié à un usage unique, des connections pour toutes sortes d’activités, des créations de « contenu », un outil de communication, un réseau, « tout réseau est social » ou dit autrement « L’Internet ne fait pas communiquer des machines, il fait communiquer des humains par l’intermédiaire de machines », ce qu’il en est des « réseaux sociaux » : des regroupements plus ou moins spontanés d’individus capturés par des grandes entreprises capitalistes, « Un réseau vraiment social reposeraient sur les individus et les associations, pas sur une poignée d’entreprises privées »…

Des problèmes, « Pour pouvoir diminuer les effets négatifs, il faut les analyser », l’enregistrement systématiques d’opérations banales, le droit de contrôler ce qu’on expose est un droit menacé par les possibilités de surveillance massive, les services vantés et les mensonges, les contenus qui font mal, les logiciels malveillants cachés, le harcèlement, la censure privée des grandes sociétés (GAFA), les faux positifs et les faux négatifs, les plateformes et leurs effets (point de dépendance, censure privée, « séquestration » de leurs utilisateurs et utilisatrices, encouragement aux comportements négatifs qui apportent de l’audience, influence sur les comportements…), les risques de panne… « Le reste du livre va être consacré à une analyse de l’infrastructure technique et humaine de l’internet, analyse indispensable si on veut s’attaquer à ces problèmes » (...)

Les techniques peuvent faciliter ou encourager certains usages, la relation entre la technique et la politique n’est pas unidimensionnelle et unilatérale, l’accès à l’Internet peut lui-même être considéré comme un droit humain, la littératie numérique nécessite « de nouvelles compétences, à développer et à enseigner » (l’auteur rappelle qu’il ne faut pas confondre analphabétisme numérique et illettrisme numérique) – ne pas comprendre les fonctionnement réduit les possibles aux « recommandations » orientées des GAFA et favorisent les inégalités. Il ne s’agit pas ici de démerde individuelle mais de solution collective à déterminer. (...)