Les 9, 10 et 16 janvier prochains, six citoyens et citoyennes français soutenant la campagne de résistance civile Dernière Rénovation seront jugés pour avoir pris part à des actions non-violentes et réclamé la rénovation énergétique des bâtiments en France. Loin d’être de simples faits divers, ces procès sont décisifs et posent une question dont la réponse engage tous les citoyens de ce pays : laisserons-nous criminaliser la défense des conditions d’habitabilité de notre planète ?
Le calendrier est parfois malicieux : ces procès ont lieu quelques jours seulement après l’expiration du délai donné à l’État par sa propre justice pour réparer le préjudice écologique causé par l’inaction climatique de notre gouvernement. L’exécutif avait jusqu’au 31 décembre 2022 pour agir, il ne l’a pas fait. Bien qu’il s’agisse d’une condition nécessaire au respect de l’État de droit, le gouvernement viole les obligations prononcées par sa propre justice. Devant cette situation inédite, quels moyens de défense nous reste-t-il pour survivre ? Nous, réalisateurs, chanteurs, acteurs, scientifiques, élus, syndicalistes, influenceurs, journalistes, concernés par la survie des générations futures, estimons que les citoyens jugés dans les prochains jours ont réalisé des actions légitimes pour assurer leur survie et appeler l’Etat à respecter la loi... Cette urgence nous concerne tous : il s’agit de préserver les conditions mêmes qui nous permettent de vivre sur cette planète. Une urgence vitale pour laquelle nos concitoyens s’engagent désormais à corps défendant.
Les faits qui sont reprochés aux activistes de Dernière Rénovation sont bien dérisoires au regard de ces enjeux. Ils se retrouvent pourtant aujourd’hui sur le banc des accusés, quand, de l’autre côté, le gouvernement peut ignorer une décision de justice. Le déséquilibre dans ce deux poids, deux mesures est alarmant. Avec nos responsables associatifs, syndicaux, politiques et culturels, nous demandons à la justice de poursuivre sur la voie dans laquelle elle s’est déjà engagée en reconnaissant l’état de nécessité dans lequel se trouvent celles et ceux qui luttent, sans violence, désespérément pour notre survie. (...)