
Le pays se transforme, la ville change. Le centre d’Athènes est un chantier permanent, entre rénovations, transformations hôtelières et vie étalée comme d’abord festive. Les travailleurs, dans les cuisines ou sur les chantiers, travailleurs grecs ou étrangers, héros “d’en bas”, ils feront comme toujours de leur mieux, tant que les robots ne les remplacent pas encore bien entendu.
Athènes, ville des philosophes, autrement-dit devenues fresques sur les façades, Athènes ville de la Démocratie, autrement-dit régime du ridicule totalitaire, du cynisme et d’ailleurs de l’hybris. “Je ne descends plus au centre-ville”, me dit Thános, voisin Chypriote, “c’est toujours animé, mais cette Athènes du centre est désormais vouée au tourisme, ce n’est plus pour nous, sans parler de la hausse générale des loyers. Nous restons dans notre quartier périphérique, ma femme et moi après avoir vécu cinq années en Scandinavie, nous avons décidé le retour au pays. C’est difficile, j’ai retrouvé un travail, c’est juste, c’est mal payé, pourtant, nous sommes chez nous, près des nôtres, de la famille de mon épouse en tout cas, puis, Athènes, elle est plus près de Nicosie que la Scandinavie.”
Entre voisins, on évoque désormais bien peu la politique, tant elle a volontairement quitté la vie réelle, tant elle a hypothéqué la vie réelle de tous et leur pays avec. Politiciens véreux futur verrouillé, et donc, ce régime politique ouvertement outrancier et définitivement condamné, aux dires du plus grand nombre populaire, et cela même, indépendamment de la participation aux prochaines élections. Cuisine de pays. (...)
Ainsi va le siècle, et tout semble succomber à la méta-modernité... car en tout cas, et en dépit des réserves, le Conseil des archéologues tolérera l’hybris que constitue cet hôtel nouvellement construit, faisant de l’ombre à l’Acropole en flagrante violation du POS comme des règles en vigueur à Athènes depuis près de deux siècles. Comme toujours, toute réserve et toute résistance institutionnelles sont finalement brisées, en somme tournées en ridicule.
C’est autant un signe fort et qui ne trompe pas. La gestion du pays est coloniale, les politiciens marionnettes ne servent à rien, et encore moins les intérêts sociaux, culturels et nationaux de la Grèce tandis que les élections ne servent à leur tour qu’à légitimer les crimes. Ainsi, l’immeuble “fautif” peut-il être lié au réseau électrique et de l’eau en dépit des réserves, donc il deviendra fonctionnel comme si de rien n’était, presse grecque du 24 avril. (...)
Pays gastronomique, pays réel. Plus de deux milliards d’euros ont été investis dans de la nouvelle hôtellerie à Athènes, rien qu’en 2018 d’après la presse économique. La Grèce fréquentée et visitée, comme devant la tombe du Soldat inconnu et la Garde Evzone.
L’axe crisique du monde, nous y sommes, pourtant voilà que le ridicule ne tue plus, et d’abord en politique. (...)