
L’ONG Médecins sans frontières a lancé un appel à la mobilisation des Nations unies et des pays donateurs pour lutter contre la pandémie de Covid-19 qui sévit au Yémen.
Médecins sans frontières s’est alarmé, jeudi 21 mai, de la "catastrophe" en cours au Yémen où la pandémie de nouveau coronavirus se propage, faute de moyens humains et matériels dans un pays ravagé par cinq ans de guerre.
"Les personnels soignants dans le pays doivent être payés, pourvus en équipements de protection individuelle et les centres de traitement doivent s’approvisionner en respirateurs."
Le nombre de décès dans le centre de traitement Covid-19 de MSF à Aden, la grande ville du sud où sévissent déjà la dengue, le paludisme et le chikungunya, "témoigne d’une catastrophe plus vaste" que ce que les chiffres officiels indiquent, prévient l’ONG dans un communiqué.
"Ce que nous voyons dans notre centre de traitement n’est que la partie visible de l’iceberg en termes de nombre de personnes infectées et mourantes dans la ville", s’inquiète Caroline Seguin, responsable des programmes MSF. "Les gens arrivent au centre trop tard pour être sauvés, et nous savons que beaucoup d’autres ne viennent pas du tout", ajoute-t-elle.
Le centre MSF, unique structure consacrée au Covid-19 (...)
"Se présentant tardivement au centre, beaucoup de patients souffrent d’un syndrome de détresse respiratoire aigu et leurs chances de survie sont limitées", précise l’organisation. (...)
Elle constate en outre un grand nombre de soignants, dont ses propres personnels, parmi les malades et huit fois plus d’enterrements chaque jour la semaine dernière.
Le centre de MSF est l’unique structure consacrée au coronavirus dans le sud du Yémen. Les autres hôpitaux locaux refusent d’accueillir des malades présentant des symptômes de la maladie, faute d’équipement de protection pour leurs soignants.
Pénurie de tests
Contrôlée par des séparatistes revendiquant l’indépendance du sud du pays, Aden n’observe pas de confinement. Les tests de dépistage à la maladie Covid-19 sont inexistants, tout comme les mises en quarantaine de personnes malades. (...)