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Entre les lignes, entre les mots
Course à l’armement, répression, féminicides : une équation invisible ?
Joelle Palmieri, 6 juillet 2018
Article mis en ligne le 17 juillet 2018
dernière modification le 16 juillet 2018

Le Président Erdogan est réélu fin juin au premier tour des présidentielles turques. Certains de ses opposants ont fait campagne depuis leur prison. La situation n’est pas nouvelle. Cette élection s’inscrit dans une longue histoire d’autoritarisme mêlé à une militarisation extrême. La Turquie, comme la France, organise, de longue date, les systèmes de répression, de circulation d’armes, d’introduction de l’intelligence artificielle dans les technologies militaires, tout autant qu’elle fait fructifier une industrie fort rentable, parfois à titre personnel. Cet engouement s’accompagne d’une banalisation qui, conjoints, ont pour effet d’encourager une culture de guerre assortie de violences et de leur impunité.

l’agenda militariste français continue de se charger.

À ce propos, le 2 juillet dernier, la FIDH publie un rapport sur les exportations d’armes et de technologies de surveillance françaises en Égypte. Intitulé « Égypte : une répression made in France »(...)

Cet avalanche de ventes d’armes, de répressions tout azimut, de discours et pratiques répressives va de pair avec l’augmentation des homicides de femmes : une tous les trois jours en France, trois chaque jour en Turquie. Le lien est clair. Pourtant ces meurtres continuent de remplir les colonnes « faits divers » des médias. Un bug ?(...)

En plus des armes, les systèmes de répression s’exportent. Depuis sa prise de pouvoir, Abdel Fattah Al Sissi a fait écraser des manifestants (plus de mille morts), incarcérer au moins 60 000 prisonniers, torturer, condamner à mort à gogo. En outre, le niveau de violences contre les femmes en Egypte ne cesse d’augmenter tout autant que la répression des féministes, ce que ne mentionne par ce dernier rapport for utile. Le savoir-faire français, notamment forgé pendant la guerre d’Algérie et d’ores-et-déjà transmis au Brésil, à l’Argentine et au Chili3, continue à se confier, selon les règles générales du système militaro-industriel (SMI) : ordre, obéissance, hiérarchie, morale. Au-delà de la surenchère militaire et répressive, cette transmission sublime la virilité4 et l’antiféminisme, au point, que partout dans le monde, les femmes en paient le pris fort, le tout dans le silence. Autre bug ?