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Couche d’ozone : sa protection aurait réduit le réchauffement climatique de 1 °C
Article mis en ligne le 12 décembre 2019
dernière modification le 11 décembre 2019

La réduction drastique des CFC, grâce au protocole de Montréal, a non seulement favorisé la régénération de l’ozone stratosphérique et sa « couche » protectrice mais elle aurait aussi réduit la tendance au réchauffement climatique. La réduction serait loin d’être faible comme le confirme une nouvelle étude.

Il y a 35 ans, la découverte d’un important trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique a été un choc. Malheureusement, pas pour tous les membres de la communauté scientifique car, en 1974, la sonnette d’alarme avait été déjà tirée par les chimistes Frank Rowland et Mario Molina. Ils avaient compris que le mécanisme chimique de destruction de l’ozone par des émissions d’oxyde nitrique (contre lesquelles leur collègue Paul Crutzen avait déjà mis en garde en 1970) avait un analogue avec les émissions de chlorofluorocarbones, les CFC. Cela devait conduire à la destruction des molécules d’O3 via des atomes de chlore. Les travaux des trois chercheurs virent leur bien-fondé reconnu en 1976 par l’Académie nationale des sciences américaine de sorte que l’emploi des CFC comme gaz propulseur dans les aérosols fut déjà banni en 1978 par le Canada, la Norvège et les États-Unis, en avance sur leur temps.
(...)

plupart des pays producteurs et utilisateurs de CFC ont ratifié en 1987 le Protocole de Montréal et ont rapidement mis sur le marché des produits de remplacement. En récompense de leurs travaux, Paul Crutzen, Frank Rowland et Mario Molina se virent attribuer le prix Nobel de chimie 1995.

Alors qu’une nouvelle sonnette d’alarme se fait de plus en plus insistante, en ce qui concerne le réchauffement climatique, et que le Protocole de Kyoto et les COP qui l’ont accompagné n’ont pas donné les résultats escomptés, une nouvelle étude publiée dans Environmental Research Letters vient confirmer ce que des chercheurs suggéraient déjà il y a une décennie (...)

Les résultats obtenus sont spectaculaires car ils montrent notamment que, sans le protocole de Montréal, le réchauffement climatique sur Terre vers 2050 aurait été de 1 °C de plus, en moyenne, que ce à quoi on pouvait s’attendre dans le cas du scénario RCP8.53, c’est-à-dire le pire de ceux envisagés pour prédire l’état du climat en 2100. (...)

Toujours dans le cadre de ce scénario, un réchauffement compris entre 0,5 °C et 1 °C aurait déjà été évité en Amérique du Nord, en Afrique et en Eurasie. Vers 2050, les élévations de températures évitées dans certaines de ces régions seraient de 1,5 °C à 2 °C et dans l’Arctique, le réchauffement évité atteindrait 3 °C à 4 °C. (...)

D’ici à 2100, tous les continents seront impactés par le réchauffement climatique (...)

Matthew England, ajoute quant à lui : « Le succès du Protocole de Montréal démontre à merveille que les traités internationaux visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre fonctionnent vraiment ; ils peuvent avoir un impact très favorable sur notre climat et nous aider à éviter des niveaux dangereux de changement climatique ».