
Cette profession constamment courtisée par les laboratoires pharmaceutiques ne donne pas toujours l’exemple de la vertu. Pour les grandes entreprises avides d’écouler leurs pilules, le praticien est un VRP idéal. D’où l’intérêt de le corrompre dès l’amphithéâtre. Médecin dans un grand hôpital, « Marc »* nous raconte sa scolarité.
...En 2007, un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) établit que l’industrie pharmaceutique consacre en France plus de 3 milliards d’euros par an à la promotion de ses produits (chiffre sous-estimé tant les moyens de contourner les canaux légaux de promotion sont nombreux), qu’elle finance toute la presse médicale et qu’elle influence notoirement la formation médicale continue.
L’expression « conflit d’intérêts » apparaît à seize reprises, mais la page de garde est formelle : « le présent rapport n’engage pas les ministres qui l’ont demandé ».
Marc est rassuré : l’Etat n’importunera pas les laboratoires et ne prendra pas non plus en charge la recherche médicale et la formation post-universitaire des médecins. Lesquels, bizarrement, hésitent encore à troquer leur blouse blanche contre un maillot à pois estampillé Sandoz ou Sanofi.
* Craignant pour son emploi, « Marc » à requis l’anonymat.