
Le CCFD-Terre Solidaire, association de solidarité internationale, et ses partenaires en France engagés dans l’accompagnement des personnes migrantes, lancent un cri d’alarme. Les personnes migrantes, comme d’autres populations particulièrement vulnérables, sont les premières oubliées de la crise sanitaire mondiale.
Pour ces associations françaises qui sont sur terrain, la pandémie ne fait qu’empirer une situation d’exclusion déjà considérée avant le Coronavirus comme inquiétante et même révoltante dans les campements d’infortune où s’entassent des centaines de personnes.
Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, le CCFD-Terre Solidaire alerte sur la situation des populations les plus vulnérables dans les pays du sud mais également en France.
Parmi les populations fragiles, les personnes migrantes sont confrontées à de nombreuses difficultés qui les mettent en danger au quotidien :
• parce qu’elles ne parlent pas la langue, il ne leur est pas évident de comprendre les recommandations et dispositions du nouvel état d’urgence sanitaire ;
• parce qu’elles vivent souvent dans des conditions de promiscuité et de précarité accrues, elles peuvent rapidement être contaminées et leur situation est intenable ;
• parce que beaucoup ne bénéficient pas de couverture sociale ou n’osent pas se déplacer du fait de leur situation irrégulière, elles n’ont pas accès aux soins ;
• parce que la plupart travaillent dans des secteurs particulièrement sollicités en cette période de crise, parfois informels, elles sont particulièrement exposés ;
• enfin parce que les permanences physiques des associations sont fermées, et que les démarches administratives sont dématérialisées, l’accès aux droits sociaux est plus que jamais compliqué. (...)
La situation dans les foyers de travailleurs migrants nous a été rapportée par le COPAF (Collectif pour l’avenir des foyers) : "Concernant le coronavirus, dans les foyers, les risques de transmission sont multipliés, les membres d’une famille sans logement et /ou sans papiers vivent souvent à plusieurs dans une seule chambre. En dehors de ces cas familiaux, dans certains foyers, on trouve également des personnes qui dorment sur des lits de fortune, dans les cages d’escalier ou dans les parties communes, ce qui rend la distanciation sociale impossible. Il faut à tout prix une forte expansion de logement décents et la régularisation massive des sans-papiers”. (...)
Pour Nina Marx, responsable Migrations au CCFD-Terre Solidaire, “Ces témoignages que nous recevons de nos partenaires sont autant de cris d’alarme que nous devons urgemment entendre”.
Et d’ajouter “Des mesures ont déjà été prises dans d’autres pays d’Europe. Le Portugal, par exemple, a choisi d’attribuer des titres de séjour temporaires aux personnes migrantes afin de leur permettre un accès aux soins mais aussi de bénéficier des mesures de chômage partiel. La France, elle, reste sourde aux appels des associations et la population migrante est plus que jamais invisible. Pourtant, c’est bien par la solidarité que nous surmonterons cette épreuve !" (...)