
Europe, élections européennes – en fait des élections nationales pour un parlement européen aux faibles pouvoirs – sans réelle citoyenneté européenne, des fonctions étatiques segmentées et sans contrôle, des politiques néolibérales menées tant au niveau de l’Europe que dans les différents pays, des « ruptures » brisées par l’ordre européen, des affirmations « souverainistes », « l’acceptation (im)morale des conditions catastrophiques dans lesquelles des êtres humains engagent leur périple vers l’Europe », le cynisme des accords de sous-traitance du contrôle des migrant·es, les paniques identitaires (j’ajoute, parfois sur fond de non règlement de questions nationales et nationalitaires), la question d’une citoyenneté européenne ouverte sur le monde et la nécessaire radicalisation du droit du sol (et probablement l’abandon de toute référence au sang)…
PRÉSENTATION sur le site de l’éditeur
L’Union européenne va-t-elle mourir, va-t-elle survivre ?
En d’autres termes, la menace de sa dislocation sera-t-elle conjurée ? Bref, l’Union européenne a-t-elle un avenir ? Voilà le genre de questions qui ont peu de chance d’enthousiasmer les peuples et de mobiliser les électorats…
Ce qui certainement explique une tendance fort générale, ici en France, et en particulier pour les forces politiques quelle que soit leur position sur l’axe gauche-droite, de détourner le regard, voire de parler d’autre chose.
Le dossier de ce numéro va à l’opposé : s’interroger sur quelques-uns des défis auxquels est confrontée l’Europe. Le Brexit, la montée des nationalismes, l’accession d’extrêmes droites au gouvernement de plusieurs pays, dont l’Italie, les refus d’hospitalité opposés aux exilés, les difficultés d’en finir avec le néolibéralisme austéritaire, les failles qui s’ouvrent entre sociétés de l’Est et de l’Ouest,
du Nord et du Sud, et au sein de chacune d’elles…
Autant de questions que ce dossier voudrait aider à analyser et à affronter.